Chant Dixième

 Dans L'Enfer de Dante

(Résumé : En quête de sa copinette Béatrice, Dante, guidé par Virgile, poursuit sa traversée des enfers. Après le contretemps raconté dans le chant précédent, où ils ont aperçus les affreuses furies,nos héros ont pu enfin entrer dans la ville de Dité, grande nécropole agitée. Que va t’il arriver à nos deux trondelaires ?)

 

J’ai suivi le Maître, en passant par un sentier coincé entre le mur de la ville et la paroi.

-Siouplait, O siouplait, Génial Guide, qui me menez à travers ce circuit sordide, répondez à ma question, plize. On pourrait pas jeter un coup d’oeil dans ces tombes, voir les gens à l’interieur ? Les couvercles des cercueils sont soulevés, et il y a personne pour nous surveiller, en plus.
-Ba ba ba… De toutes façons, on ne les fermera que quand ils ressuciteront, alors, pourquoi pas… Tu vois, de ce coté ? Tu as Epicure et tous ses suiveurs, ceux qui croient que l’âme meurt avec le corps… Euh… Sois pas timide, c’est prévu que tu regardes, vas-y, laches-toi, dis-moi tout, gamin.
-Maître, je ne suis pas timide, c’est que tout à l’heure, vous m’avez fait comprendre qu’il valait mieux ne pas trop parler.
-Haha, sacré Toscan, la vérité. Regardes-toi, le pt’it vivant qui fôlatre près de la cité du feu, t’es loin d’être une andouille, tu sais ça ? Mais evidemment, qu’on va s’arreter pour mater !

Subitement, une voix est sortie d’une des fosses.

-Toi, t’as l’accent florentin. ‘Scuse si j’ai été un peu dur avec vous, les florentinous.

De peur, je me suis rapproché de Virgile.

-Purée, mais qu’est ce tu fais, Dada ? s’est exclamé le Poète. Flippe pas ! Tournes-toi. C’est Farinata qui vient de se lever. Hihi, on voit que le haut du corps, il ressemble à une marionnette.

Moi, j’avais déjà les yeux fixés sur ceux du bonhomme. Il bombait le torse, et levait la tête genre, « je crains même pas l’enfer ». Sans hésiter, le Maître m’a poussé vers lui, à travers les sépultures.

-Surtout, sois clair, il m’a dit.

Quand je me suis retrouvé au pied de sa tombe, Farinata m’a regardé de pied en cap, puis m’a dit d’un air hautain :

-Toi, puis-je savoir qui sont tes ancêtres ?

J’ai obeis, parce que je voulais en savoir plus. Je lui ai tout révélé, les noms et tout. Ça lui a fait hausser les sourcils.

-Pouark, c’était tous des ennemis de mes grands-parents, et de mon parti. Deux fois je les ai viré.
-Tu les as peut-etre viré, mais ils sont revenus à chaque fois, hé. Ça, le come-back, vous savez pas faire, dans votre club de gros nullos de Gibelins (nda : voir le chant sixième).

Soudain, une autre ombre a surgit. Elle arrivait a peine au menton de l’autre, parce qu’elle se tenait à genoux. Elle s’est mise à regarder tout autour, comme pour voir s’il y avait quelqu’un avec moi. Mais, déçue, les larmes lui sont montées aux mirettes.

-M..Mais… Toi qui es censé te promener dans ce gourbi pour une bonne cause… Pourquoi tu n’es pas avec mon fils ? Mon Guido !
-Euh… J’ai fait. J’ai pas demandé à me retrouver ici, je suis juste accompagné par ce monsieur… Que votre Guido devait un peu mépriser, d’ailleurs.

J’avais reconnu l’ombre. Quand elle a dit Guido, j’ai su qu’elle parlait de Guido Cavalcanti, fils de Cavalcante de Cavalcanti, qui avait abandonné la poésie pour s’appliquer à la philosophie,  et accessoirement, mon meilleur copain; voilà pourquoi j’ai répondu si franchement. Elle s’est dressée d’un coup.

-QUEUOA ! T’as dit « devait » ? Il n’est plus en vie ? Il ne voit plus le soleil ?

Mais comme je ne répondait pas, le fantôme est tombé à la renverse et *pouf!* a disparu complétement.

Le déterré qui se la pétait, lui, ça ne lui a rien fait du tout. Pas un muscle de son visage n’a bronché, pas plus que sa tête et le reste de son corps. Magnanime, il est resté. Il a repris la conversation comme si personne ne l’avait interrompu.

-Qu’ils ne savent pas faire de come-back, ça me travaille. Encore plus que d’être couché ici. Mais, par la Lune qui règne ici, je te garanti que tu vas t’y connaître, en come-back, et très vite… Si jamais tu reviens dans le monde des vivants, tu demanderas pourquoi tous le monde est si cruel avec mon parti, ok ?
-C’est sur qu’après avoir massacré tout le monde à Florence, que le fleuve en est devenu rouge, ça a du un peu enerver les gens, j’ai répondu.

Il a soupiré en secouant la tête.

-Y avait pas que moi, tu sais, j’ai été emporté dans le mouvement… Mais, moi, quand les autres ont voulu détruire la ville, j’étais pas d’accord. J’étais même contre.
-Mouais, c’est ça, enfumez moi… Otez-moi d’un doute : vous n’avez pas l’air de savoir ce qu’il se passe à présent, mais par contre, vous avez l’air de connaître l’avenir, je me trompe ?
-Non, tu as raison. Nous, les morts, on peut voir le futur, mais comme des myopes, c’est très flou. Ça dépend de ce que le Grand Patron veut qu’on voit. Et plus les evenements se rapprochent, moins on les voit, on ne les comprends plus. On est jamais à la page, et bien incapable de renseigner qui que ce soit d’assez fou comme toi pour venir nous demander. Des handicapés du temps, voilà ce qu’on est : des estropiés. Tu comprends ?

Je me suis sentit un peu honteux.

-Ehm, bref… Vous direz à l’autre liquéfié que sont fils est encore en vie. Si je n’ai pas répondu, c’est que je ne savais pas encore que les morts ne connaissent pas le présent. Merci pour l’info, au passage.

Comme Virgile s’impatientait et me faisait signe de revenir, j’ai demandé à l’esprit de faire vite, et de me dire qui était ce type qui venait de s’évaporer .

-Oh, je gis ici avec plus de mille personnes, bonjour l’intimité. Ici, par exemple, tu as un roi, la un cardinal, il y en trop pour que je les nomme tous.

Après avoir dit ça, il est retourné dans son trou, puis, comme Virgile faisait mine de s’en aller, je me suis collé à ses basques. Ce que je venais de voir me travaillait pas mal.

-Qu’est-ce qui se passe, guapo ? Ca n’a pas l’air d’aller. C’est pas jouaille, je sais, mais c’est important que tu te rappelles ce que tu viens d’entendre. Vos truc de Guelfes et de Gibelin… Enfin… Mate donc ça, plutot.

Il a levé le doigt vers le haut.

-Quand tu seras devant ta belle, ce canon magnifique aux yeux qui lance des lasers, ce sera loin, ces broutilles. Tu feras l’experience de ta vie, gros.

Puis, il a tourné à gauche, ce qui nous a ramené au milieu de la zone, par un sentier, et on est arrivé dans une vallée. Sapristi, qu’est ce que ça schlinguait dans cet endroit !

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