Chant Huitième

 Dans L'Enfer de Dante

(Résumé : en vadrouille dans les profondeurs de plus en plus obscures de l’enfer, Dante, guidé par Virgile, artiste extraordinaire, poursuit son long voyage. Témoins du châtiment réservé aux avares, les voici maintenant arrivés au bord des marais du Styx, le bourbier des coléreux. Quel sort l’avenir réserve à nos deux pélos ?

Nda : il s’agit initialement du texte à l’arrache 306, point de départ de ce projet.)

Bien avant qu’on arrive à la tour, on avait vu qu’on y allumait un feu au sommet. Aussitôt, une autre flamme est apparue, très loin dans la distance. Je me suis demandé ce que ça pouvait bien être que ce manège.

-Dites, Maitre, pourquoi ils font des barbecues là haut ? Et c’est qui là-bas ? Et c’est qui tout ces gens ? C’est de plus en plus flippant ici…
-Relax, guapo, tu verras bien de quoi il s’agit… En espérant que les gaz mortels de ce marais ne te cachent pas trop le paysage…

En un éclair, une corde est tombé à nos pieds. Elle arrivait d’une petite barquasse qui venait vers nous. La seule personne à bord, le pilote, a crié :

-Alors, petite pute d’âme, te voilà donc ? Hein ? Pt’ite pute.
-Phlégias, Phlégias, dit mon Artiste Idéal, calme ta joie, on est juste là pour traverser. Et ne nous traite plus de pt’ite pute, pt’ite pute.

Phlégias a eu l’air hyper déçu. Il a gonflé les joues, comme pour s’apprêter à hurler un truc, mais rien n’est sorti. Le Boss du Style est monté dans la barque, puis m’y a fait monter à mon tour. On était fin prêt.
Le rafiot s’est mit à sillonner le lac. C’était plus un grande flaque d’eau stagnante qu’un lac, en verité. Soudain, un type à poil couvert de vase est sorti de ce bourbier, et m’a chopé au colbac !

-T’es qui toi? Tu fais quoi ici ? T’es pas mort !
-Je, je, je fais que passer, msieur… Euh, mais vous, t’es qui ?
-Ben, tu vois bien. Chuis un mec déprimé qui râle.
-Ouais, ben continue de faire ton truc, je sais très bien qui tu es, en fait. Un sale bonhomme.

Là, le mec tout nu s’est énervé, et a tenté de me choper. Mais Virgile l’a envoyé balader aussi sec.

-Casse toi, toi ! Casse toi avec tes chiens verts de collègues !
-Mais c’est quoi ce fou à oilpé qui attaque les bateaux ? j’ai dit, encore choqué par cette agression.

Mon Maître m’a fait un gros poutou pour me tranquiliser.

-Aïe mon fils, comme tch’y est beau, ta maman peut être fière, tu sais ? L’autre, là, quand il était vivant, il se la pétait grave, mais il n’a jamais rien fait de bon. Du coup, il est là, super vénère évidemment. Ohlala, je peux t’assurer qu’il y a beaucoup de frimeurs sur terre qui se retrouveront ici, comme des porcs dans leur merde, à fissurer.
-J’aimerais bien qu’il nous lâche, ce gros lourd.
-T’inquiètes, avant même qu’on soit arrivé, ton souhait sera exaucé. Mates donc ça.

En quelques secondes, j’ai vu d’autres tarés sans slip se jeter sur lui. Oh, comment ils l’ont maravé… Merci mon Dieu.

Les mochedus criaient :

-Tous sur Philippe Argenti !

Le florentin (car c’en était un), se bouffait lui même avec ses propres dents. Eurgh, affreux. On l’a laissé là, et ça me convenait très bien. Mais tout de suite, je me suis mis à entendre des cris de douleurs. Je regardais, pendant que mon Héros m’expliquait.

-Tu vois là-bas au loin, mon fils ? C’est la ville de Dité, la cité des coupables. Il y en a des tonnes entassés là, la vérité.
-Ah ouais ! J’vois des mosquées rouges, on dirait qu’elles sortent du feu !
-C’est parce qu’elle sont en train de brûler pour de bon… Mais aïe mon fils, ne dit pas trop « mosquée », on va passer pour des fachos auprès des lecteurs, même si c’est dans le texte original…

On approchait du fossé qui faisait le tour de la ville. On aurait dit que les murs étaient en métal. On a galèré un moment, jusqu’à ce que Phlégias nous dise « l’entrée est là, bande de pt’ites putes !»

A peine arrivé aux portes, il y avait déjà des milliers de boloss qui gueulaient :

-Mais qu’est ce qui fout là, çui là? Il est même pas mort !

Virgile leur a fait signe que tout était cool, ça les a calmé un peu.

-Ok pour toi Virgile, tu es des nôtres. Mais lui, on en veut pas. Toi tu peux rester. L’autre sac à viande plein de jus, il se tire.

Imagines, Lecteur, à quel point j’étais fané d’entendre ça. Le trip s’arrêtait là pour moi !

-Oh Virgile, sivouplai, rentrons à la maison. Vous m’avez déjà sauvé au moins sept fois la vie, sans compter tous les périls que nous avons traversé. C’est bon là, ils veulent pas de moi.Laissons-tomber.

-Pas de panique, Dantentico, on est V.I.P, n’oublie pas. On a des pass donnés par le Patron. Bouge pas je reviens. Tout va bien se passer.

Et mon idole m’a planté là, tout seul, à me demander si ça aller marcher.

Je sais pas ce qu’il à pu leur dire, mais les damnés ont paniqué illico, et lui ont fermé là porte au nez. Virgile est revenu vers moi, traînant les pieds et tirant la gueule.

-J’hallucine, ils ont osé me faire ça… Connards ! N’aie pas peur, je gueule pas sur toi. On va la leur faire à l’envers : je connais une autre porte plus loin. La dernière fois, il m’y ont fait le même plan, seulement, la serrure est cassée. On va y passer en douce. De toute façon, rien ne peut empêcher notre descente…

 

(le vrai chant huit, ici)

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