Texte à l’arrache 251

 Dans Textes à l'arrache

Le loup-garou du karaté marseillais (nda : voir la nouvelle éponyme) rôde dans les rues du Panier, à la recherche de sa prochaine victime. Les temps sont ingrats, son équipe favorite à la vie dure cette saison, et de moins en moins de gogos se font avoir par sa technique de pickpocket (« tu connais karaté, karaté, karaté ? »). Personne. Il descend vers le Vieux-Port, où les odeurs de poissons pourris forcent la porte de ses naseaux à grands coups de nageoires, il remonte la Canebiere en traînant les pieds, sans prêter attention aux passants des nuits tardives, qui plongent de peur dans les poubelles à sa vue. Un chow-chow croise son chemin, mais il n’est pas d’humeur à s’entre-renifler les fesses. Le chien chinois se voit envoyer chier.

Arrivé devant l’église des Réformés, il prend la rue Thiers. Le loup-garou se dit qu’il aura plus de chance sur la Plaine ou le Cours julien. La rue montante est déserte. Quelques rats visqueux testent leur Skweeky Plus (nda : voir texte à l’arrache 250) sur les chats de passage, et les corps de poivrots endormis.Un petit bobo dodu avec un t-shirt Motorhead fraîchement repassé ferait bien l’affaire… Posé sur un banc, il se met à rêvasser. La pleine lune plaque ses feuillets d’argents sur son pelage gris et son survêt de l’OM. Il hurle un « Aux armes.. » auquel dégun ne répond. Les bars sont tous fermés, les premières boulangeries poisseuses ouvrent leur fourneaux.

Oh l’idéal, ce serait un touriste…. Mieux, un supporter. Un parisien, un monégasque, ouais, un monégasque, le pied ! Ils sont fondants, les supporters monégasque…

Un type arrive dans son champ de vision, mais le loup ne bronche pas : c’est John, l’Artiste errant. A chaque virée nocturne, il le croise. En général, ils s’échangent des culs de clopes, ou des taffes de shit. Ce soir, trop affamé, il se contente de le saluer d’un mouvement de museau, que John, toujours poli, lui rend en révérence, avant de se diluer dans la rue de la Bibliothèque.

Quatre heure du mat’, le loup-garou à des frissons. Triste nuit bredouille. Comme il faut qu’il mange avant l’aube, il est obligé de se rabattre sur un hipster maigrichon. Beurk, il déteste ça, les hipsters. Il se retrouve toujours avec plein de poils de barbes entre les dents… La prochaine chasse, le prochain match seront peut-être meilleurs. Le jour se lève.

 

(Pour Jonathan Laval)

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