Texte à l’arrache 358

 Dans Textes à l'arrache

(Compte-rendu du discours du Mystikor Punkitch Pingouinov, dit Pinguine, prononcé au bureau central de Marseillnovgorod, le 2 février 2318)

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Le camarade Pinguine.
La question est capitale. La proposition de J2P est étonnante. La Machine à Coudre a voté contre la paix sonore ; or, nous n’avons ni guerre ni paix et nous nous laissons entraîner dans une paix sonore. On ne peut pas jouer avec la paix. Nous perdons des amplis, et la situation de nos ingés-son s’aggrave. On ne peut plus attendre, la situation est tout à fait nette. Le public ne comprendra pas ce qui se passe : si c’est la paix, il ne fallait pas mobiliser ; maintenant les majors vont tout prendre. Le jeu nous a menés dans une impasse telle que la faillite du rock libre est inévitable si nous continuons à pratiquer une musique de juste milieu. Le Révérend Hector Boom a écrit de La Fare-les-Oliviers qu’on ne voit pas chez les franchouillards le moindre commencement de révolution : dans ce cas, les majors peuvent tirer avantage de leur progression. Il n’est plus possible d’attendre. Attendre, c’est livrer le rock libre aux démolisseurs. Si les majors disaient qu’ils exigent le renversement du pouvoir marseillais , il faudrait naturellement se battre ; aucun atermoiement n’est plus possible. Il ne s’agit plus du passé mais du présent. Interroger les majors, ce serait confectionner un chiffon de papier. Ce n’est pas de la musique. La seule chose à faire, c’est de proposer aux majors la reprise des négociations. Une solution moyenne est désormais impossible. Si l’on se décide pour la paix sonore, il faut la proclamer et mettre fin à la mobilisation, mais on ne peut pas continuer ainsi. Pendant que nous rédigeons des petits papiers, ils s’emparent des instruments, des amplis, et nous sommes près de crever. La menace qui pèse sur nous aujourd’hui, c’est que, jouant avec la paix, nous livrons le rock libre aux majors.
L’histoire dira que vous avez livré le rock. Nous pouvions signer un contrat qui n’eût aucunement menacé le rock. Nous n’avons rien, nous n’aurons même pas le temps de procéder à des répétitions au cours de notre résidence. Nous avons fait ce que nous avons pu, nous avons aidé la révolution à Oulioules, nous ne le pouvons plus maintenant. Ce n’est plus le moment d’échanger des disques, il faut sortir de l’expectative. Il est trop tard pour «tâter le terrain», car il est évident maintenant que les majors peuvent prendre l’offensive. Il est impossible d’argumenter contre les partisans de la paix sonore, mais on peut et on doit argumenter contre les partisans de l’expectative. Il faut déclarer la guerre aux franchouilles.

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Le camarade Pinguine
. Manoeuvre n’a pas remarqué qu’il s’est placé sur les positions de la paix sonore. C’est une souka. Le zicos ne veut pas la paix et ira pas se battre. Peut-on lui dire maintenant d’aller faire la paix sonore ? Mais si on le voulait, il ne fallait pas mobiliser les groupes. La paix musicale permanente est une utopie. Le rock libre ne doit pas être une phrase. Si nous ne sommes pas prêts, nous devons signer sur une major. Du moment que nous avons mobilisé les zicos, il est ridicule de parler de concerts sauvages. La comparaison avec la musique de chambre est hors de propos. Le roadie ne fera pas de concert sauvage, et il renversera quiconque en parlera ouvertement. La révolution n’a pas encore commencé en Francie et nous savons que, chez nous aussi, le rock libre n’a pas triomphé d’un seul coup. On a dit ici qu’ils prendront la Machine et la Salle Gueule, mais nous ne pouvons les céder au nom du rock libre. S’ils exigent le retrait des programmes du Vortex, non, ils ne prendront pas le programme du Vortex. Le rock libre sera perdu parce que nous aurons abandonné le programme du Vortex, la Machine et la Salle Gueule. Les perspectives que le Révérend Hector Boom évoquait hier, n’impliquent nullement la perte du rock libre.
Je propose de déclarer que nous ne signons pas la paix proposée hier par la mairie ; et s’ils exigent en outre que nous renoncions à intervenir dans les affaires de l’Asile 404, de Cat’s Commodities, de la Machine à Coudre et de la Salle Gueule, il faudra s’y refuser aussi, indiscutablement. Nos zicos valent tout ; les majors veulent du blé, elles le prendront et elles battront en retraite après avoir rendu impossible l’existence du pouvoir des Artistes. Dire que la mobilisation cesse, c’est se condamner à être balayé.

(pleins de concerts ce soir, bon vendredi. Bises à la scène. Le programme du Vortex ici)

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