Texte à l’arrache 46

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Au diable les pâtes plates, les pâtes coudées, les pâtes papillon, le pastafarisme, les micro, les maxi pâtes, les coquillettes chthoniennes. La seule pâte viable, c’est le spaghetti calibre quatre. Une longue tige de trente-sept centimètres de long sur quatre millimètres de large et d’épaisseur, pour une imprégnation maximale du bouillon de volaille jusqu’au coeur de la moelle de la Pasta. La cuisson exige de dépasser légèrement le al dente, afin que la pâte soit tendre mais ferme. Une dégustation, plusieurs même, seront nécessaire pendant la cuisson, pour arrêter l’ébullition au point d’orgasme de la texture. Cette fine baguette de blé délicieuse, ver blanc exquis, ténia désiré, c’est voluptueuse qu’elle est aimée, comme les hommes aiment les femmes. Quand les spaghetti ont le goût d’un petit village de Sicile, engoncé comme une crèche à flanc de falaise, face à la mer, au milieu d’un océan de maquis, quand on sent bien dedans le meilleur ingrédient : l’amour, l’amour de la Mama qui a fait ce plat pour consoler vos genoux égratignés, c’est prêt. Servir les pâtes nues. Saupoudrez d’herbes, persil, basilic. Faites couler un filet d’huile d’olive. Déshabillez-vous. Servez nu, vous. Mangez. Jouissez. Vantez les vertus de la simplicité. Dites « eh ! » en pinçant les doigts, d’un air entendu, comme un Don Patillo ressuscité.

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