Texte à l’arrache 52

 Dans Textes à l'arrache

Raphael n’est pas qu’un artiste génial de la renaissance , c’est aussi un boulet intersidéral qu’on redoute d’inviter chez soi. Cet individu est un des pire représentant du genre Montuosa Fracassibus, que les indigènes désignent par ici sous le nom de cramé de la Plaine. On le rencontre au coin des bars ou dans le salon d’une connaissance lointaine. Oh, il fait illusion cinq minutes avec ses lunettes d’intellos, mais que sa bouche s’ouvre : le mouvement de ses lèvres fait tomber son masque mal attaché. Ce machin a le pire des défauts : il juge beaucoup, sans connaître. C’est ainsi qu’il périt : jugés par ceux qu’il juge. Le Montuosa Fracssibus a un avis sur tout. Il a surtout des avis. Il veut s’entendre le donner quand il y a du monde autour de lui, même (en particulier) s’il s’agit là de la plus embarrassante idiotie jamais prononcée par un humain. Il a un talent certain pour courroucer le Dalai-Lama en personne, vous énerve par la boucle sans fin de la discussion qu’il tient principalement avec lui-même, et les hectolitres de connerie crasse qu’il vous déverse sans crier gare sur les pieds. Vous ne pourrez pas l’en faire sortir par éloquence, ce sera sans effet. Comme un crocodile, il vous attirera encore une fois dans les profondeurs saumâtres du fleuve crasseux où il croupit. C’est celui par qui le scandale arrive. Si comme moi, vous n’êtes pas Jésus, et que votre voix ne porte aucune autorité, vous êtes mal barré, paré pour des heures de monologue stupide que vous ne pourrez contrecarrer qu’en vous enfuyant par un soupirail. Le principal effet causé par ce désagréable, c’est de donner une mauvaise image des drogués bien élevés. On ne s’étendra pas sur ses facéties, on a tous un piteux pendard pathétique que l’on redoute de croiser. Le genre de personne qu’on fantasme d’aplatir à coup de pelles, juste pour qu’elle se taise, et d’enterrer avec leurs inepties insolentes. Alternativement, on souhaite mourir soi-même tout de suite, pour en finir, mais ceci ne dépend que de la taille de votre dépression. Si vous rencontrez Raphael, ou tout autre peintre-architecte-poète de cette période, la coke au nez et le pinard dans les veines, changez vite de trottoir. Mieux, changez de ville, de pays, de vie. Ce ne sera jamais pire que de croiser son nuisible chemin.

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