Texte à l’arrache 64

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Un défilé de mode ramène au temps de l’esclavage. Quand, sur le marché, on allait faire des emplettes de chair humaine, la présentation était la même : sur une estrade, on montrait les articles, on vantait la blancheur des dents. On les faisait ensuite défiler, surtout les danseuses et les objets sexuels, d’une démarche chaloupée et aguicheuse. La seule chose qui a changé aujourd’hui, c’est qu’on achète les vêtements qu’ils portent, pas les mannequins eux-même. Quoique… Quand l’or est sacré, on se sacrifie pour lui. Et les porteuses, les porte-manteaux, ne sont-ils pas quand même les serfs de l’apparence ? Combien d’heures passées à s’asservir au joug des maquillages, des régimes, des opérations, des luttes et des intrigues ? Leur sort ne paraît pas plus enviable que celui des chiens à deux pattes d’antan. La preuve, la plupart d’entre eux immolent leurs cerveaux pour oublier la vanité de leur environnement. Il n’y a pas de quoi être fier, même avec tout les diamants du monde, à servir de présentoir de luxe pour le bon plaisir de rombières fanées, qui déformeront ces robes sophistiquées de leurs rondeurs malvenues. Un jour, peut-être, une Spartacus à longues jambes mènera le combat libérateur. Un William Wallace des strings masculins brisera les chaines du faux-semblant. Ils seront heureux de vivre juste parce qu’ils seront, plus parce qu’ils paraitront.

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