Texte à l’arrache 71

 Dans Textes à l'arrache

Trois heures du matin. Dante tapine. Bordure du periph’. Vingt minutes d’esperance de vie. Les voitures passent en trombe sous son nez poudré. Aucune ne s’arrête. Ses talons aiguilles lui cassent les chevilles. Il a beau tenir serré les pans de son manteau de smili-fourrure , le froid penetre dans ses os. Pas un seul client, a part le courant d’air glacial qui s’invite de force dans sa culotte. Des larmes glacées font couler son maquillage. Sa silhouette, comme les arbrisseaux anémiques pris dans le béton de l’aire d’autoroute, est hideuse. Deux euros la pipe, trois la baise, prix sacrifiés, c’est la crise. Besoin d’amour, besoin d’exister. Moins on le voulait, plus il s’est bradé. Un cercle vicieux impossible à briser. Il s’approche du bord de l’autoroute, devoile des mollets poilus, cambre ses reins, lascif, fait balancer son sac a main… Le rugissement assourdissant des moteurs l’empêche de penser aux causes de son malheur. Le monde va trop vite pour remarquer la tristesse de son regard. Soudain une audi deboule à tombeau ouvert, déboite, lui arrache la hanche, l’envoi racler le bitume, qui lui rape le visage jusqu’au sang. Le conducteur, s’arrête, descend. Dante agonise. un cercle noir attenue sa vision. Des baskets de luxe s’approchent. Celles de son mac, Virgile.

-Alors, je t’l’avais bien dit que ce serait l’enfer ici, hein ? Pute.

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