B.B Brunes + Baroness + The Dead Weather + The Black Keys + King Midas Sound + Charlotte Gainsbourg + Jay Z + Infectious Grooves en concert Eurockéennes de Belfort 2 juillet 2010

 Dans Chroniques de concert

Bienvenu dans un Vortex. Une spirale violette virevolte dans les espaces infinis de l’univers. Je ne sais pas vraiment comment j’ai flotté jusqu’à lui, et ne suis pas plus sur du moment ou je l’ai franchi.
Arty m’a demandé de couvrir le festival, en précisant bien que je devais le faire le plus discrètement possible. C’est à dire d’un oeil d’homme de la rue, d’individu lambda, d’homo sapiens véritable.
« Pas de problème » j’ai répondu.
Arty est un chic type à qui j’adore rendre service malgré son aspect repoussant, sa voix grasse, ses bretelles et ses auréoles de sueur sous les bras. C’est le rédacteur en chef du Void Express, un journal qui n’existe pas. Comme Arty. Mais puisque il faut trouver la motivation nécessaire pour écrire un article fleuve qui ne sera lu que par les quelques courageux qui auront osé jeter leur cannes à pêche de ce coté ci du net, autant s’inventer une raison valable.
Alors boum, ni une, ni deux, j’ai enfourné ma muse dans mon sac, et j’ai pris le premier couloir à roulette pour Belfort.
On a monté vite fait bien fait notre tente, et on s’est rapidement mélé aux indigènes à proximité. Ils m’offrirent leur plus belle poupée gonflable, que je sodomisais rapidement pour ne pas froisser leurs us.
Bon, un Vortex, ça doit ressembler à quoi, un Vortex. J’imagine une grande spirale violette qui vous aspire comme un siphon de baignoire vers une dimension parallèle, je l’ai fait entendre plus haut, parceque c’est plutôt esthétique comme image. Mais si ça se trouve, ce n’est même pas ça. Si ça ce trouve, un vortex ça ne mène meme pas vers une dimension parallèle, juste au PMU le plus proche ou au musée de la palourde de Ploudaou-Kerkenpatapoin, et j’en vois déjà qui vont me dire que ouais, d’abord, c’est les trous noirs qui mènent vers les dimensions parallèles. J’ai une explication rationnelle quant à la raison pour laquelle j’ai invoqué un vortex au début de ce texte : Je ne savais pas comment commencer cette chronique, et un vortex, avouez ça a de la gueule en introduction.
Pendant ce temps, alors que le Vendredi pointait son nez lumineux, je sortais de la tente au bord de la combustion spontanée. Je n’avais pas beaucoup dormi car la nuit avait été consacré à la dégustation d’alcool bizarres, évidemment, et de drogues diverses que je ne citerais pas ici (à cause des problèmes de copyright).
Le soleil était méchant ce jour la, frappant à coups de marteaux sur l’enclume qui me servait de tête.
Pour ceux qui ne sont jamais venu ici, voici une rapide description : vous avez installé votre tente sur un immense terrain de golf laissé à l’abandon . Et à la place des trous de taupes, il y a des milliers de coquilles bariolées qui vous rappelle qu’avant d’être de stupides bouts de tissus, les Quechuas étaient de fiers guerriers Incas (ou aztèques, ou mayas…je sais plus). Et à la place des taupes, il y a des festivaliers.
Festivalier: habitant d’un monde parallèle nommé ‘festival’. Si la vie était belle sur ce plan ci de la réalité, tout le monde serait festivalier. Oui. Car le festivalier, est con, anonyme, et heureux de l’être. Son mode de vie est simple. Il aime a dégouliner dans l’herbe sous un astre de plomb en buvant des bières. Parfois, il se déplace, car il à besoin de faire pipi ou d’acheter un mauvais sandwich très cher. Il eructe aléatoirement des mots, qui font rire tout les autres. Extrait choisi:
« APERO !
-SIDA !
-TA GUEULE !
-PSORIASIS !
-MANGEZ DU CACA ! »
Etc. Etc.
Au dessus de tout ça, un ciel sert de pature a quelques troupeaux de nuages qui broutent placidement du bleu. Entre, des essaims de notes aléatoires parcourent le camping comme de gros moustiques fous. Les arbres lèvent leurs branches, la prairie respire. J attend l’heure de partir voir les premiers concerts, écrabouillé de chaleur.

Sans transition, les concerts:

Les B.B Brunes sont laids, leur musique ressemble à un paquet de lessive Omo micro plus à billes, ils sont jeunes et ont droit à toute la coke qu’il veulent. C’est dégueulasse en plus d’être injuste.
A la Loggia, Baronness attaque. Ils ont des têtes de ouf a faire du grindcoredeathbrutalhate, mais en fait non. Ca part dans l’épique avec des chevaliers dedans j’en suis sur, et mon cerveau moisi par la beuh ne peut pas supporter. Je vois d’énormes sexes dans leur mains qu’ils ébranlent avec de grands sourires. Le sperme jaune recouvre immédiatement la fosse et les fidèles commencent a se noyer dans le foutre. J’ai a peine le temps de gonfler une capote pour m’enfuir.
Le radeau s’échoue à proximité de la grande scène. Je m’écroule sur le sable fin, épuisé. Le temps est mort maintenant… Je veux dire, The Dead Weather commence.
Le batteur ressemble vachement à Jack White et Jack White a plutôt la tronche de Dean Fertita… euh… Merde alors, il joue de la batterie en plus ! J’espere qu’il fait du café aussi. Dead Weather, le groupe le plus blafard du monde. Dans les années 2000, Jack White eu une idée folle: fonder le groupe le plus pale. il fit construire un grand château lugubre au fin fond de la Bavière, et y installa un laboratoire clés-en-main, racheté à la Universal. Igor son assistant bossu, allait de nuits en nuits piller les tombes pour en rapporter les morceaux de cadavres les moins roses et les plus moroses. Mais Jack avait beau essayer, impossible de réanimer la plus petite phalange. Il était triste à voir, le ménestrel, jouant en noir et blanc au bord d’une meurtrière, de tristes accords sous un ciel d’éclairs qui semblaient danser cruellement sur ses échecs de chairs. Des larmes de frustrations coulaient doucement de ses yeux cachés par son chapeau à plumes, et ses reniflements amer auraient fait craquer d’empathie une héroïnomane en manque.
Finalement, Jack revendit le château et casta un supergroupe. Du fond de teint et du rouge à lèvres noir au final c’était moins cher et tout aussi efficace.
Alors un concert de Dead Weather ? C’est comme d’avoir réchappé d’un tsunami de liquide séminal et d’avoir fini étendu sur le sol d’une plage en gazon. On se sent calme et soulagé.

Ensuite, je rode et roule aux abords des Black Keys, les gens sont enthousiastes et des sons de guitare synthétiques grincent au fond du chapiteau. Je me charge en drogues, et quand le plein est fait, je titube jusque à la petite scène près de l’entrée.
Ah la petite scene près de l’entrée. Qu’est qu’il s’y passe, vous le savez ? Pour l’instant il y a trois clandots qui y jouent timidement. Enfin, c’est ce que je me dis au pied de l’arbre sous lequel je suis vautré. Et puis au bout d’un moment, je me dis merde, ce son m’attire. Alors je viens ramper sous la scène.
C’est mal de traiter les clandots de clandots. D’autant plus que souvent, sous un clandot, se cache un roi antique qui fait du son. King Midas Sound fait donc fi des apparences, car la prestance, c’est bien connu, ne se pare pas de vêtements à la mode. Je me suis toujours demandé ce qu’avait fait le roi Midas après s’être lavé les mains dans le Pactole. Je me disais qu’il avait du continuer à être roi, ou alors les dieux taquins l’avaient punis en le transformant en asticot de mouche à viande. Mais il semble que non. Après avoir pris conscience de ses actes, et de son avidité stérile qui l’avait fait souhaiter tout transformer en or d’un simple toucher, Mimi pris un bateau et parcouru le vaste monde. Il vit des contrées ou les hommes semblait avoir été brulés par le soleil, d’autres ou leurs yeux se bridaient au spectacle des spectaculaires édifices qu’ils avaient construit. Parfois les hommes étaient nus, et mangeaient des racines en souriant, ailleurs ils étaient gros et gras et tiraient la gueule sur des montagnes de vies faciles.
Au bout de son voyage dans le temps, Midas découvrit la Ville. Elle était boursouflée comme un poulpe pourri, et dans les méandres de ses tentacules, ou la vie grouillait dans la grisaille, il pouvait entendre le cri de la bête qui le traquait de ses milliards d’yeux lumineux. C’était un son triste car le poulpe chantait le malheur des micro-organisme qui se tortillaient dans son corps. Les bacilles menaient des existence sans but, errant de ci de la, et quand la mélancolie devenait trop forte pour l’un d’entre eux, il se mettait à faire beaucoup de bruits, comme un appel au suicide. Il tapait un rythme lourd et dansant sur les trois poubelles de la ruelle où il s’était échoué.
Midas était là, a observer la bestiole, et se mis à frotter des notes plaintives sur sa guitare avec un écrin trouvé par terre. Ca sonnait plutôt très bien pas mal. Un autre bacille, femelle celui la, sortit du trou ou il essayait de s’endormir et vint rajouter sa voix ainsi qu’un sampler à Pouet Pouet Tchic Tchic inversé. La, ça le faisait carrément. Alors ils décidèrent de partir en tournée tout les trois. Une des dates était prévue sur la petite scène des eurocks.
Et du coup, je suis en train de me contorsionner comme un camé de chiffon au pied des baffles, essayant des passes du type « afro-zombie » en jetant un regard noir, donc cool, dans le vague.
Après cette prestigieuse presta, ma chère et tendre me tire jusqu’au chapiteau voire Charlotte Gainsbourg, sous le fallacieux pretexte que je suis ultra-mega-fan-integriste du père. Du coup, on se frappe le slow le plus ringard du monde, qu’on exorcise d’un baiser électrique, avec les langues rotatives et tout et tout. On se tire vite fait pendant que C.G se fait un peu siffler quand même.
On remonte ensuite une rivière de phéromones et de pastis et on débarque sur le continent Jay-Z.
Un type qui met du Nirvana avant son show ne peut pas être foncièrement mauvais, ou alors il essaye juste de brasser large pour ramener le plus de trentenaires nostalgiques qui pensent que Kurt Cobain fut le pinacle du Rock’n Roll avant que tout ne se casse la gueule tristement. Ca dépend du point de vue.
James Brown avait tout compris. Pour calmer tout le monde, quand on deja du talent, c’est de rajouter par dessus un putain de groupe-de-la-mort-qui-tourne-avec-un-gros-son-qui-calme. Avec des lights pharaonique.
Jay Z aime bien Jay B, alors il a décidé de faire pareil. Et ça marche ! Que demande le peuple après tout, sinon que tout soit bien fait. Une voie lactée d’hommes et de femmes scintillent de tout leurs cellulaires sous les étoiles, et Jay-Z fait mumuse avec le miroir pour voir si les deux ciels vont se rejoindre. On finit par tous exploser comme de petites naines blanches. Les débris virevoltent de part et d’autres du site.
Pour ma part, ma belle et moi atterrissons sur la plage, a la fin du set d’Infectious Grooves. On ne voit qu’un morceau, mais c’est cool. On rentre dare dare après.

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