Perception d’un cerveau malade 3
Les pigeons crient de peur, dans les ruelles crades
À l’aube d’un lundi glaireux
Sortant de la torpeur, l’esprit deja en rade,
Face aux murs entrouvre les yeux,
Les caniveaux noircis connaissent l’annexion
De milles détritus differents,
témoignages de la vie en putréfaction
Et des incivils insolents
De blancs gorilles musclés urinent dans les coins
Des portes d’immeubles blindées ;
Après tout pourquoi pas, il n’y a pas besoin
De se retenir de pisser.
Lever le nez en l’air, où l’atmosphère s’achève
En un bleu de sac plastique ,
Sur un sol de chantier se piétine les rêves
Et les graviers achromiques
Contre les murs gluants vomissent les affiches
Plaquées à la colle de morue,
Un peu plus loin des tags pour des causes s’entichent
D’art rebelle et déjà perdu.
Facies fâchés de vivre, ou alors a la masse,
Heureux sans savoir trop pourquoi.
Mangeurs de vie voraces insouciant qu’affluasse
La mer ou les stupides lois.
Les accents stridents de la musique folle
Lobotomise les cerveau.
Les humains divertis, changés en formes molles,
La nuit roulent vers le caveau.
Le vacarme inepte des bêtes de sommes en tôle,
Ce brâme de leurs trompettes,
Activé par des fous vissés dans leur bagnoles,
Fait qu’il concasse la tête .
Au loin dans les allées se passe le mystère
Des homoncules et du vent.
Les appels à l’aide deviennent poussière
Dessous le grand chambardement
Et la rumeur répand les accents tragique
D’un homme ou d’une femme qu’on pend
Pour avoir commis l’erreur apostolique
D’avoir tancé un mécréant
Voici la ville, mais devrais t’on dire ville
Pour cette infâme pataugeoire ?
Solitude enfermée, naufragée dans une ile,
Quand finira ce cauchemar ?
Hagard au milieu de la foule des chiens
Accoutumés à la raison,
À quoi bon parler personne ne comprend rien
Devant cette dépression.
La haine prisonniere à beau se mutiner
Contre le présent permanent ,
Qu’importe de sentir temps futurs ou passés,
Ce sera toujours maintenant