Sting Symphonicity en concert Salles des Etoiles Sporting Club- Monaco 25 juillet 2011

 Dans Chroniques de concert

Je dois l’avouer je suis un ninja. Pas un super ninja mais bon…
Ma mission, infiltrer le Sporting club de Monaco, haut lieu du prestige, des casinos, des Enormoides Megastars, et des m’as-tu-vu superficiels. Je dois pousser des caisses aussi.

Depuis les carnages de Janet Jackson la baveuse et Santana l’oppresseur (ou beaucoup de mes frères du sanctuaire du poing du dragon volant bleu ont péri), me voici seul à opérer.
Après avoir assommé en un saut périlleux deux voituriers à coups de nunchaku, je pénètre le complexe de luxe, me déguisant en buisson pour traverser le hall central tout carpété. Je passe par une porte dérobée, et m’engouffre dans les coulisses. J’échange momentanément les chromes et les lustres hauts placés contre des couloirs sombres à la lueur tamisée. La glace de la climatisation stagne dans l’air. Je pousse une caisse qui traine. J’ouvre une nouvelle porte.
Je me fraie un chemin dans la salle remplie, ne pouvant m’empêcher de bousculer des serveurs en smoking blancs affairés à aspirer les cartes de crédits des riches clients. Pourvu qu’ils ne se doutent pas de mon identité. Heureusement, j’ai ajouté une veste de costume et une cravate à ma tenue de ninja. Ouf. Je vais me poster sur l’immense balcon qui constitue le fond de la salle. Les buildings jettent des diamants à la mer. La lune disparaît derrière un nuage.
Le rideau s’ouvre sur un orchestre philharmonique en moyenne formation, sur laquelle vient se greffer un kit de percussions/batterie. La chef d’orchestre séduisante comme une succube donne le départ en agitant les veloutés de sa robe. Sting entre.

Les premiers pizzicatos d’ « Englishman in New York » se piquent, et un frisson parcoure ma peau pourtant durement entrainée à coups d’orties à ne ressentir aucune émotion. Le concept s’adapte parfaitement à la chanson. Sting, d’une élégance de marin victorien, chante et sautille sans jouer d’instrument.
A la fin du morceau , je lance un shuriken droit dans la carotide d’un serveur. Stoppé en pleine course, il est propulsé dans un jet de sang derrière la console son, en poussant un petit cri sourd… Celui là aurait pu deviner mon identité (et éviter de me faire payer 14 euros pour un Coca.)

Les morceaux s’enchainent, et passé l’agréable surprise sirupeuse du premier, ça devient de plus en plus moyen. Ce ne sont pas les musiciens et leur sourires slaves. C’est juste que c’est plat comme un plat de pâtes.
Soudain, un message télépathique de mon maitre me parvient.  » C’est André Rieu qui reprend du Police … »
Par la barbe absente de Bouddha ! La supercherie est dévoilée ! Ce n’est pas le Sting qui tel un illustre capitaine Nemo, avait barré le paquebot Vélodrome avec son équipage originel, en chantant téton à l’air ses vieilles ritournelles indémodables, ni celui qui, optimiste, entonnait ses airs au Dome, et déjà au Sporting Club, avec une vive efficacité. Non. Grr, ici tu ne trompes personne, avec ton déguisement de capitaine Haddock, Evil Rieu ! Justice sera faite !

L’attaque est sournoise. Un kaméhaméha de mediums qui réduit mes tympans en gyudon aux vermicelles. Argh ! Non, tu ne peux pas faire ça a  » Message in a Bottle « , non ! Noooon ! Le fourbe est un sacré combattant, précis et technique, est ce vraiment André ? Je ne sais que croire. Cet encéphalogramme plat caractéristique du mort vivant néerlandais… Pourtant, le doute m’habite.

Capitaine Sting qu’est ce qui se passe ? Pourquoi est ce que ta voix de citron se mêle à ce spectacle digne d’une boite à musique bavaroise à 2€50 ? Aurais tu délaissé la Voie pour sombrer du coté obscur de la force ?? Mon coeur de ninja implacable se trouble. D’un coup de katana rageur, je coupe une table en deux pour me défouler. Horreur ! La sécurité m’aperçoit !
Je coupe mon chemin a travers la salle, sous la musique ringarde et poussiéreuse, en pleurant de rage. O Sting, désuet compagnon de vie en ces jours ou je m’entrainai a planter des clous avec la tête au sanctuaire du poing du dragon volant bleu, pourquoi nous as tu abandonné ? Pourquoi as tu basculé du coté de Fu-Manchu le diabolique. Saperlipopettaki, il faut que j’en informe immédiatement l’Hokage !

Je fais péter une smoke grenade, et avec mon pistolet grappin qui propulse dans les airs, je m’évade par les toits, sous la nuit claire.

J’aurai pu pousser plus de caisses…

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