Texte à l’arrache 258

 Dans Textes à l'arrache

(Et si, le pape Urbain II n’avait pas été complètement à côté de ses chausses, que de sa crosse il n’avait pas prêché d’aller en chercher aux mahométans ? Et si, l’occident n’était pas parti en croisade en 1096 ? Les prophètes auraient été différents, mais le dieu le même !)

1257 ap JC / 654 ap Mahomet

Le port de Marseille est le théâtre d’une activité fourmillante. Une cacophonie de cris, d’invectives et d’appels s’entrelace avec les ballots, les tonneaux et les malles qui semblent se déplacer tous seuls dans la cohue générale. Le port est une plaque tournante pour les échanges commerciaux avec l’Orient, l’Afrique et le Nouveau Monde, récemment découvert, grâce aux partages technologiques entre l’Europe et l’Arabie Heureuse. Sur le quai, entouré par la foule, un chevalier français, haute stature, et lourde epée à deux mains au coté, hêle ce qui lui semble être un frère d’armes monté sur un cheval, en train de se frayer brutalement un chemin dans la marée de gueux qui le submerge.

-Hola ! Chevalier ! Oui, toi ! Sur quel vaisseau embarques-tu ?
-Sur le Josias, compagnon.
-Noël ! C’est celui que je cherche. Veux-tu bien que nous y allions ensemble ?
-Si tu peux monter sur mon destrier, je t’y mènerais, en espérant que toute cette racaille ne nous engloutisse pas. Attrape ma main.
-Que Dieu te bénisse, Chevalier, je désespérais de trouver mon chemin dans cette pétaudiére.
-Dieu a certainement voulu que nos chemins se croisent. Comment te nomme-t’on ?
-Je suis Godefroy, Comte de Montmirail, dit le Hardi, Seigneur d’ Apremont et de Papincourt. Et toi, qui es-tu ?
-Mon nom est Mouloud Ibn Mouloud, prince de sang et émir d’Al-Jouf, en route pour imposer la loi de Dieu. On m’appelle le Lévrier.
-Le lévrier ?
-Oui, car je suis rapide et teigneux.
-Nous étions fait pour nous rencontrer, Mouloud, car si moi-même suis lent, tu auras rarement vu plus teigneux aussi !
-Hahahaha, nous verrons cela sur le champ de bataille, mais je n’en doute pas… N’as-tu pas de destrier ?
-Pardi, je n’ai que ma foi et mon épée, mais cela suffit largement. Hâtons-nous, le Josias va partir d’une minute à l’autre, et j’ai hâte d’être sur le pont. Cette ville sent le poisson pourri.
-Tu pars donc pour le nouveau monde ?
-Certes, je vais croiser le fer avec les infidèles. Ces terribles Aztèques aux dieux ignobles.
-Dans ce cas, nous serons frères, car c’est aussi mon dessein !
-Quelle chance Mouloud ! Tu pourras compter sur ma lame pour se tenir à tes côtés. Faisons serment d’amitié !
-Avec plaisir. Mon cimeterre ne sera jamais loin de toi là-bas. Je serais ton ombre protectrice, Godefroy.
-A la bonne heure ! Hosanna ! Que trépasse si on faiblit !
-Allah Akbar ! En avant ! Nouveau monde, prends garde à toi !

(Et les deux guerriers, montés sur le même pur-sang, disparaissent dans la multitude.)

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