Ceci n’est pas une pub pour Cofidis
Ils t’avaient dit de ne jamais te retourner
Si tu voulais la revoir et la retrouver
Eurydice
Car elle avait cette tendresse au delà
Des caresses. Tu voulais tant qu’elle soit là
Eurydice
La mort t’as enlevé ta precieuse épice
Donc tu es descendu dans le précipice
Pour Eurydice
On te l’a rendu du séjour des caduques
Tu sentais presque le souffle sur ta nuque
Celui d’Eurydice
Oui, tu la sentais comme on sent une absence
Le nom n’arrêtait pas de battre ta conscience
Eurydice
Pourquoi vos couloirs de verre avaient débouché
L’un sur l’autre ? Impossible de deviner.
N’est-ce pas, Eurydice ?
Heureux, tu l’avais eu, ce trophée apparent
Amoureux d’un téton sous un linge transparent
Eurydice
Oh tu te rappelles de l’amour au plus fort :
Ses bras autour de toi. Passion du réconfort.
Ô Eurydice
Non. Pas d’enfants. Jamais la reproduction,
Cette malédiction des réincarnations
« Eurydice
Ne créons pas plus de sanglots
Il y en a deja trop. »
Pressé de l’enserrer, de chanter à foison.
Faire danser les rocs pour la gloire du nom :
Eurydice
Les tourmentés posés comme des bouts de bois
Fendus, brisés, brûlés. L’enfer n’est pas pour toi
Eurydice
Pendant que tu grimpais dans les tunnels blêmes
Le vent dans les tunnels sifflait le phonème
Eurydice
Bientôt la lumière. Et soudain le doute.
Si elle n’était pas là, avec toi, sur la route ?
Eurydice ?
La fin approchait, et l’angoisse le frappa
À la lueur, les ombres ne fuient-elles pas,
Eurydice ?
Est-ce que le bonheur reviendrait aussi ou Celui-ci devrait reposer au fond du trou ?
Eurydice ?
Peut être y avait il une clause cachée
Que le bruyant silence soudain révélait
Eurydice ?
Tout compte fait, ta musique n’avait servi
Qu’à endormir un chien. Hades avait menti.
Eurydice ?
Quand tu te retournais, son visage noircit,
Ses chairs ramollirent comme lorsque l’on vieillit
Eurydice !
Elle fut aspirée dans la nuit infinie
Comme une bête qui se faufile dans son nid
Eurydice !
Depuis, c’était beau jeu de traîner ta débâcle
Pleurnicher dans le vain espoir d’un miracle
Ah ! Eurydice !
Si seulement le serpent ne l’avait pas piqué
Si seulement vous n’étiez pas allés promener
Si seulement vous ne vous étiez pas rencontrés
Si seulement tu n’avait pas existé
Eurydice (et toi non plus)
Elle n’existe plus que quand tu crées des récits
Mais on ne refait pas la vie avec des si
Eurydice
Tu divaguais dans le monde en te demandant
Si tu étais le seul mort ou le seul vivant
Sans Eurydice
À force d’irriter par tes vaines requêtes
Les femmes énervées t’ont coupé la tête
Maintenant, elle flotte comme une bouée
Sur la mer. On l’entend encore murmurer :
Eurydice
Eurydice
Eurydice
Eurydice