Rues de Marseille, au labyrinthique hasard

 Dans Poèmes

Rues de Marseille, au labyrinthique hasard
qui assome les sens tel un soleil ardent,
Au fin fond de la nuit, les lumières effarent
Les sombres errances des passants se perdant.

Funéraires et poisseux comme des tombeaux maudits,
Les couloirs d’immeubles se ligotent à mesure
Des foulées menues d’une inquiète bipedie
Tandis que doucement le réel se fissure

Était-ce l’alccol fort ou la veuve blanche,
Que vous fumâtes gaie à la sortie d’un bar,
Qui font que maintenant à votre vue s’épanche
Des cercles noircissant et des couleurs barbares ?

Derrière les portes closes de ces bicoques
Combien de mystères, combien d’effronteries,
De spectacles bizarres attifés de breloques,
D’araignées monstrueuses et de chauve-souris ?

Barriques, bouledogues, gargouilles, chimères
Sculptées de chair ou de granit sur les marches
D’entrées, du Cours Julien, Ulysses doux-amers,
Figures aux yeux brillants au dessus des arches.

Par les têtes de pierres les ectoplasmes
des premiers constructeurs d’une époque dorée
Sortent en jaillissant, se mouvant comme des phasmes,
En passes etranges s’agitent sous le nez.

Perdu dans des escaliers aux marches molles
débouchants sur des virages aux trottoirs glissants
dans des géométries où la raison s’affole,
Les impasses se finissent en trous noirs troublants.

Du Vieux Port, les émanations décadentes
Des dieux débiles d’une obscure antiquité
Embrument les quais d’une force rampante
Pour de leurs tentacules saisir les pintés.

Piètres sacrifices à ces innommables,
Cette viande suffit à calmer leurs ardeurs.
Chaque nuit pourtant, ils sont incalculables
les abbatus frappés par les Anciens tueurs.

Et toujours reprennent les soirées égarées
Dans ces dédales d’Escher aux méandres flous
Entre les concrets tesseracts dégénérés
Grouille une cohue de créatures à genoux.

Jamais de Phocée ne s’échapperont les âmes
Prisonnières du vortex bleu des poubelles
Agressives et méchantes comme un coup de lame
Contaminant le coeur d’une affreuse attraction.

Ô Marseille, aux rues telles des entrailles
Jetées pêle-mêle sur un corps abîmé
À coups de sortilèges et d’impie pagaille.
Tes charmes ne m’empêcheront pas de t’aimer.

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