Mon Essentiel.

 Dans Mémoires de musicien

Je me suis prostitué. Mon corps, je l’ai vendu pour faire de la musique qui ne me plaisait pas.

Cela paraîtra gauche à ceux, nombreux, qui survivent comme des rongeurs opportunistes, mais dans ma jeunesse, on m’a inculqué un principe que j’assimilai naïvement : ne te compromet pas.  Mes lectures enfantines et mes goûts adolescents pour les légendes de la musique et du cinéma, n’ont fait que renforcer cela. Avec une logique autiste, je croyais dur comme fer que se vendre à autre chose que la Cause était une trahison. Les bistrots sont rempli de types comme moi, qui ont été balayés pour avaoir respecter cela. Dans d’autres temps, ils auraient été de vaillants chevaliers ou de courageux hussards. Ça vaut peut-être mieux qu’ils ne tuent personne. Aujourd’hui, on peut les voir mâchonner leurs verres de pastis, braqués dans l’amertume.
Motivé par l’instabilité de mon inexpérience, voulant épater les filles avec des glorioles, j’ai accepté le compromis.
Quitte à faire carrière dans la musique, mon père voulait que je fasse mes preuves par moi-même. Il me donnait la pioche, à moi de faire mon trou.
Par l’entremise de son réseau de connaissances, en 2005, je fus engagé à l’essai dans une sorte d’agence d’intérim pour musiciens. Elle castait des groupes pour faire figuration sur les plateaux télé. Un artiste donné recevait un ensemble attitré, qui le suivait pendant toute sa promo à la teloche. On m’a proposé d’être le batteur pour Emmanuel Moire. C’était l’époque de la comédie musicale, « le roi soleil », et lui avait un petit succès avec le single « Mon essentiel » . Est il besoin de souligner que ce genre de machin me donnait de l’urticaire ? Les comédies musicales que j’aime s’appelle le magicien d’oz, chantons sous la pluie, ou the rocky horror picture show. On était en pleine nouvelle vague des musicales à la française, et c’était horriblement ringard, écrit par des ringards profitant de l’ignorance des nouvelles générations pour placer leurs produits frelatés. Fromageux, disent les anglo-saxons, ça résume bien. On avait déjà subit des années de boys bands, fallait tenir le coup jusqu’à la prochaine mode pourrie. Extrêmement bien payé, j’acceptais le cachet et prenait le train pour Paris, une pile de Death to Lo-Fi dans le sac. La capitale, je n’y étais allé que deux ou trois fois, pour visiter. Avec mon ingénuité d’intoxiqué aux histoires de succès à l’américaine, j’y allais convaincu de pouvoir coincer la porte de la réussite avec un boîtier de CD. Vaste mensonge, bien sûr. Comme Emma Bovary et une grande part de la population, je me faisais des films, à force d’avoir lu et vu trop  de fictions. Par chance, je suis redescendu de ces nuages, plutôt que de m’en jeter par découragement. Malgré tout, il y a un je-ne-sais-quoi dans le centre de Lutèce qui me fait toujours l’impression que des opportunités peuvent se présenter à tout moment, une vibration spéciale d’audace. Hé, c’est toujours là que ca se passe.
Me voici débauché par l’ennemi numéro un, la variété cacochyme qui barre le chemin au rock’nroll depuis les années cinquante. En France, on a déshabillé la pop politique de Dylan, on lui a collé des paroles niaises en français, et on a appellé ça les yéyés. Ça n’a pas empêché le salpêtre subversif d’exister, mais on a tout fait pour qu’il ne sorte pas des murs de la cave, où personne n’ose descendre. Comprenez mon cas de conscience. Je voulais parvenir, mais selon mes propres termes. Aider à ce qu’on reconnaisse Nitwits, Supertimor, Crumb et les copains comme des ptyx de bons groupes, qu’on les signe et qu’on cartonne sans avoir à mettre de déguisement. Le talent, la sincérité et la noblesse des sentiments suffisent pour percer, n’est ce pas ? Pauvre fou.
Sorti du métro, j’ai suivi le grand boulevard où se trouvait l’agence. Je devais y signer mon contrat. Près du but, j’ai changé de trottoir, mal à l’aise. Jean Yves Lafesse se tenait devant moi. Les caméras cachées, me dérangent, j’ai toujours peur que ça parte en vrille, que l’attrapé fonde un plomb et fracasse le farceur, en lui éclatant la bouche sur une bordure de caniveau, style American History X. Simplement, je ne trouve pas ça drôle. L’humour consiste souvent à se moquer de l’infortune d’autrui, et le regretté Jean-Yves était très fort pour ridiculiser les gens à leur insu. J’ai donc pris le parti de le contourner, pour éviter qu’il ne me taquine. Quel provincial, il était juste au téléphone, les chances qu’il me poursuive avec son petit doigt était de zéro. Mais enfin, on ne sait jamais.
Les documents signés, le patron me
confia à son fils, photographe et graphiste. Sa mission était de me chaperonner pendant toute cette journée d’initiation. Dans la voiture qui nous menait aux studios de la Plaine Saint Denis, il me fit le briefing de ma mission. Plus je serai demonstratif, plus la caméra se tournerait vers moi. Il m’encouragea à sourire. En moi-même, j’étais un peu déçu de cette malsaine compétition de l’image, et savait d’avance que je n’ecarterais pas les  zygomatiques pour faire croire à une joie que je ne ressentais pas. Je laissais l’exubérance à Kwon Soon Keun, et mes rictus à quand ils viendraient.
Arrivé devant l’usine à divertir, je vis par la fenêtre une longue file d’adolescentes attendant de pouvoir entrer. Elles étaient le coeur de cible. Depuis le XIXeme siècle, la jeune fille fait la pluie et le beau temps dans le monde de l’art. Baudelaire s’exprime là-dessus en termes beaucoup plus orduriers.
On entra par une porte dérobée, puis on me guida jusqu’à une loge. Il y avait déjà le guitariste de notre orchestre factice, beau gosse aux cheveux bouclés. Affable, nous sympathisames vite. Je lui confiais mon angoisse de débutant, il me rassura. Alors que je laissais entendre que mon tempérament était celui d’un grand déprimé, j’affirmai sans détour que je n’hésiterai pas à devoiler ma tristesse. Son visage tomba tout d’un coup. « Ne dis surtout pas ça ici, à personne » me confia t’il sur le ton de la confidence du prisonnier qui cherche à s’évader. La fausseté de ce monde se lisait sur son visage paniqué. Ici, soit tu avais l’air heureux, soit on te virait. À Disneyland au moins, on peut faire la gueule sous le masque de Pluto. Un cd de Nitwits fini dans ses mains, puis on vint me chercher pour me maquiller. Mes cheveux, on les herissa, ma figure, on la plâtra. Des que je fus rendu moins moche, on me laissa patienter dans le couloir, où je retrouvais le reste du groupe.
Quel étrange spectacle. Je me serai cru dans Cabal, de Clive Barker, quand Boone visite Midian. Galerie de créatures de la nuit rôdant dans ce corridor, costumées, peinturlurées, passant de porte en porte. Absurde défilé. Je ne me rappelle plus trop des invités de l’émission, il s’agissait du Hit Machine, présenté par les minuscules Charlie et Lulu. Cela faisait longtemps qu’à mes yeux, M6 representait l’antechrist. 50 cents est passé près de nous. Un regisseur nous dit : « ne le regardez pas dans les yeux, c’est interdit de le faire, contractuel. » Je ne pensais pas que le baraqué rappeur fut si craintif. La figure de Mariah Carey depassait d’un énorme manteau de fourrure, avec ses paumettes, on aurait dit Nanouk, le petit eskimo. Les célébrités ont quelque chose de difforme quand on les voit. Un aspect biscornu et dérangeant, comme si elles cachaient toutes des secrets honteux. Secrets honteux qui les ont fait vouloir monter sur les dos du troupeau, par vengeance sur la conformité. Se sentir à l’écart, je peux comprendre.
Sur ces réflexions, on nous appella pour prendre place sur scène. C’est seulement à ce moment là qu’Emmanuel Moire et Anne-Laure Girbal apparurent. Après un salut fugace, ils nous dépassèrent. Sur le plateau de tournage, deux cents gamines attendaient dans des gradins. On s’installa. La pièce était petite, etroite. Filmé en grand angle, elle paraissait immense. L’expression « vous faites plus petit qu’a la télé » n’est pas volée. Action, semi-direct, le réalisateur pouvait monter à sa guise, en cas de zigounette volante non autorisée, comme c’était arrivé pendant Nulle Part Ailleurs. Quand Charlie et Lulu, qui devaient faire un mètre quarante à eu deux, annoncèrent le couple de chanteurs, les spectatrices se mirent à hurler, la bande son s’activa. On se mit à s’agiter.
C’était du playback éhonté, les instruments n’étaient même pas branchés. La batterie était complètement aphone, les fûts bouchés, les cymbales annulées : elles étaient  faites de deux cymbales collées l’une à l’autre. Vous auriez fait plus de bruit en tapant sur du carton.
J’avais appris à mimer le morceau par coeur, comme les Beatles qui forçaient Stuart Sutcliffe de dos, afin qu’on ne voit pas qu’il plaquait mal les notes sur le manche de sa basse, j’étais maniaque. La batterie, si on joue de traviole, ça se voit. Heures d’angoisses dans mon clapier sous les toits, à apprendre une a une les notes d’un morceau à l’eau de rose sur ma Roland.
Mais le cauchemar avait été payant. Je régurgitais ma partie sans problème. Avec un sérieux monacal.
Le numéro terminé, les filles applaudirent et hurlèrent à tout rompre. Ce n’était qu’une pantomime que ne venions de donner, mais l’hystérie provoquée me produisit un délicieux frisson. Deux secondes de beatlemania pour soi, même immérité, c’était très plaisant. Expérience pas si nulle. Pour cinq minutes de presta, à faire semblant, j’avais touché un mois de loyer et de quoi me nourrir pendant le double.
Après le retour au loges, je donnais un cd aux musiciens, puis m’en allais avec le fils du boss. Quel honte, je ne me souviens plus de son nom, il m’a accueilli avec beaucoup d’hospitalité. Il habitait non loin de chez Vincent Cassel et Monica Bellucci. Fébrile, je  m’attendais à la voir surgir à tout moment. On passa une soirée pépére, il me montra son travail sur des affiches qu’il venait de faire pour Muriel Robin et Elie Semoun. Pour me soulager de mon cas de conscience professionnel, tiraillé entre mon cachet de vendu et ma vie de punk indé, il me passa une vidéo de lui, figurant accordéoniste à la Chance au Chansons. Ça aurait pu etre pire, en effet, mais je continuais de me sentir complètement à l’ouest par rapport à ce monde. J’avais l’impression de tromper ma copine avec une fille riche et sans cervelle. Je n’avais toujours pas de copine, mais j’avais quand même cette sensation. Ma seule copine, c’était la musique. On a fumé un petit petard de shit que j’avais apporté, et ecouté mon disque. Il passait en arrière plan de notre conversation, et parfois, mon hébergeur s’arretait, tiré par l’oreille, puis me disait : « c’est bien ce que vous faites ». Je rougissais. Monica Bellucci enfonça la porte pour me prendre dans ses bras et me féliciter. Pas sûr de la véracité de cette dernière phrase
L’émission passa deux semaines plus tard. Chez moi, je n’avais pas la télé, de fait, je ne l’ai pas vu. Mais les copains, si. Ils avaient été renseigné par mes soins. Sentiment en demi teinte : j’étais secrètement plein d’orgueil de passer à la télé, et consterné. Je trouvais que je n’avais pas crevé l’écran, plus le fait que je m’étais vendu au mainstream. Effaré de voir qu’on trouvât génial que je sois devant les caméras à me courber pour les subjugueurs de masse. Le pouvoir d’être dans le petit rectangle annule tout jugement chez énormément de gens. Vous pourriez danser le fox-trot en jupe banane, la plupart des personnes seraient épatées quand même. C’est idiot, mais je trouvais que ce job équivalait à travailler pour satan, le diable, il diavolo, le diviseur des peuples. Écouter trop de RATM m’a rendu comme ça.
En tout cas, les potes se sont marrés, c’est ce qui compte. Une nuit, à quatre heures du matin, mon copain Akim m’appelle : il venait de me voir, une rediffusion, il était tout fou. S.A.S 2 Belzemouk et Guignol, hilares, rajoutèrent ce fait d’armes dans ma biographie du site de Supertimor. Un batteur de sludge se compromettant dans la Variété. Cocasse. Rien que le mot sludge, personne ne comprenait à l’époque, je pense qu’elles sont huit cent quatre-vingt quatorze de nos jours. Le slip sur ma tête se serrait. Cette vidéo, je l’ai enfin vu, dix huit ans plus tard. Oui bon, ben, voilà voilà. Sans le moindre intérêt.
Néanmoins , j’avais fait l’affaire. On me rappella un peu plus tard, pour une autre émission : Top of the Pops. France Télévision avait récupéré le titre, sans prendre la classe ni les bons groupes, ni le présentateur molesteur d’enfants du programme britannique original. Ok, pas de problème.
Ce coup là, je me suis pointé à la Maison de la Radio avec mon T-shirt Butchered at Birth, des sémillants Cannibal Corpse. On m’a dit qu’il n’y avait pas moyen que je fasse semblant avec ça. Mais quoi, qu’est-ce qu’il avait ce t-shirt, c’était juste deux zombies en train de dépecer une femme, avec des foetus pendus derrière ! Roh, si on ne peut plus rigoler… Ce fut le sweat-shirt informe à la place.
Retrouvailles avec le commando de mercenaires. Ils avaient trouvé super le disque. Joie Flatteuse. Dans les couloirs, j’apercus Michel Jonasz par l’entrebaillement d’une porte, qui me regarda d’un oeil de poule étonnée. Quelques minutes après je croisai le batteur de Lofofora. Je lui parlais de mon T-shirt, confessai ma véritable identité de metalleux affilié aux puissances du boulversement, de ma gêne de me vendre au patronat. Il me repondit, placide : « t’inquiètes, moi aussi j’ai du faire des trucs de merde au début. » En y repensant, je me demande ce qu’il voulait dire. Avait-il ete un rebelle obligé de manger de la vache enragée, où est-ce que Lofo avait dû baisser la nuque pour mériter l’attention du showbiz officiel ? Ni l’un ni l’autre à mon avis, le type roulait sa bosse, et puis c’est tout. Sur le moment cela me soulagea.
Notre tour est arrivé. Public factice, genre générique de jeunes gens. Endroit étriqué. La grosse caisse n’avait même pas de pédale. On a fait nos singeries, puis on a laissé les suivants faire les leurs. J’étais quand même triste de visualiser Lofofora en train de faire ça, mimiquer leur rage en silence sur un fond sonore. K’aurait dit Kurdt Cobain ? Rien, il avait déjà été dévoré par le Moloch, le dieu de la prospérité mangeur de nouveaux nés.
De retour dans la pièce verte, les sbires se jetèrent sur les idoles. « C’était pas mal, mais la prochaine fois il fait que tu fasses plus ressortir le bleu de tes yeux. » dit l’un deux à la jeune interprète. Je n’en revenais pas qu’on puisse être payé pour dire des bêtises pareilles.  Elle ne voulait rien dire cette phrase. Tant d’obséquiosité pour justifier un salaire, payer son loyer et manger, je trouvais ça lamentable de bassesses. Pas étonnant que l’injustice règne, quand on voit ce dont certains sont capables pour survivre. Emmanuel Moire et Anne-Laure Girbal n’était pas du tout désagréables en eux-mêmes, c’est juste qu’il fallait trancher au milieu de cette épaisseur de vautours autour d’eux pour t acceder. Parler au chef ce n’est pas difficile, le problème c’est la horde d’intermédiaires entre lui et vous.
Les vedettes, je les plaignais. Au début c’est merveilleux, les cocktails et les boites où tout le monde vous sourit. Si le premier succès ne se renouvelle pas, ce qui est le plus courant, voila la longue déchéance vers l’anonymat. Moins de cocktails, de boites de nuit, de contrats, d’opportunités, les sourires sont empruntés. Les appartements se font plus petits, plus de cocktails, plus de boites. Plus de travail. On ne vous regarde que pour mieux persifler dans votre dos. Alors après, on fini par quitter la capitale pour un taf de commercial dans un bled paumé, ou une fois tout les quinze ans quelqu’un se rappelera de vous la star, mais c’était il y a longtemps et on se demandait ce que vous étiez devenus. Sinon, ce sera le rétrécissement de domicile, assorti à l’attermoiment sur soi, combiné à une superbe de Tarquin. Le monde entier contre vous, la star géniale dont on a ignoré le talent, trop audacieuse pour le business. Trop tard pour se rebiffer.
Sitôt le forfait accompli, on est allé boire un café, entre mercenaires, puis j’ai filé jusqu’à la gare de Lyon, impatient de regagner mes pénates. Comme pour ma précédente passe, je ne me regardais pas en train de commettre l’acte. Les images ont été diffusées plus rapidement en ligne sur un site de partage de vidéos, huit ans plus tard. Celles-ci m’ont servi à faire rire mes collègues de boulot, et à leur confirmer que je n’étais pas mythomane.
On m’a recontacté pour un troisième tour de manège. Cette fois, c’était costumé, avec perruque poudrée et livrée. J’ai refusé. On ne m’a plus jamais recontacté. Fin de ma carrière télévisée. Tant mieux. Persuadé que j’allais percer avec les groupes dans lesquels je jouais, qui ne mentaient pas, qui faisaient tous sans coups de pouce, sans arnaque, avec juste la rage et la fièvre en guise d’armes, je croyais encore que les médias laisseraient passer la revolte. C’était avant que je ne m’aperçoive qu’ils sont Moloch. Aujourd’hui nous sommes tous Moloch. On le transporte sous forme d’organe dans le creux de notre main.
Les principes, ça ne remplit pas l’assiette.
Question argent, je ne tapais personne. Les grosses sommes mal acquises ne faisaient pas partie de ce qui était permis pour un véritable artiste. Et je voulais être un véritable artiste. Faire des petits boulots me paraissait plus sain que de piocher dans le matelas de billets de mes proches, pour me pavaner ensuite, sous le futile prétexte d’etre un fils et petit-fils de.
Certainement qu’on me reprochera ma nunucherie. La vie, c’est un combat. Mais alors pourquoi admire t’on la vertue, si elle n’existe pas ? Le marquis de Sade était certainement un psychopathe, mais il avait le mérite d’annoncer la couleur dans ses textes. C’est un salaud, et il aime ça. Je me méfie de ceux qui repoussent le mal avec ostentation, en général, ils font tout le contraire à la moindre occasion. Ayant lu Sade, je suis désabusé, je n’attends rien de l’humanité et de son insatiabilité pour la domination, mais ce n’est pas pour autant que j’ai jeté ma sensibilité aux orties. Sommes nous tous des Gigès ? Non. Pour moins que l’anneau qui rend invisible, on commet les pires méfaits. On le fait pour ne plus avoir de soucis, juste un bonheur béat. Pour être mort avant d’être mort, en quelque sorte. C’est idiot cette volonté de vouloir être immaculé dans un monde qui ne l’est pas, malgré ses prêches religieux ou politique. La pureté, dans le sens de ne blesser personne, équivaut à se laisser mourir. Ça me fait peur mais ca me plait. Je ne peux pas croire que je suis le seul. Et puis je ne suis pas pur, quelle notion nazillarde. Quelques années plus tard, je rejoignais l’orchestre du spectacle The Twelve Irish Tenors, ça prouve bien que je ne rechignais pas au racolage, en l’échange d’un peu de blé, mais ce sera pour la prochaine fois.
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