Documentaire

 Dans Nouvelles

Fondu au blanc telle une aube. Parfait équilibre entre un champ doré et des cieux élémentaires. Chorégraphié par la brise, la danse synchronisée des graminées fait osciller l’horizon qui divise l’image en deux parties égales. Tandis que les silhouettes noires des ouvriers agricoles fauchent les épis, le titre s’incruste sans prévenir, en lettres rouges sur le ciel bleu « LA VIE AUX CHAMPS ». Simultanément est bombardé une musique cuivrée, triomphale, des caisses claires frisent et pétaradent. Générique. Les noms se succèdent, réalisation, scénario, direction de la photographie, prise de son, production. Avec le concours du ministère de la motivation. La date est rendue illisible par la petitesse des chiffres romains rouge violacés, et le contraste entre le bleu du ciel, effet certainement causé par la trichromie vaporeuse, granuleuse, au gamut de couleur limité. Pendant ce temps, la danse synchronisée des graminées fait osciller l’horizon. La respiration des faux laisse entendre un son sourd, se substituant à l’orchestration pompière du générique.

Travelling sur la campagne, où s’alterne terrains cultivés, pâturages et bosquets. Sur une mélopée flûtée, évoquant des airs traditionnels, la voix off commence à parler. Une voix d’homme désincarnée, à l’accent neutre et profond :

« La nature. Cadre idyllique loin de la fureur citadine. Ici, il fait bon vivre et les odeurs végétales ouvrent les poumons. Pourtant, sous cette apparence de calme indolent, l’humanité s’active du soir au matin, à la sueur de son front laborieux. La voici, simple et productive. »

Changement de plan. Plan fixe. Devant une maison en rondins, deux hommes découpent un tronc avec une scie passe-partout. La tige épaisse est posée sur de hauts tréteaux. L’un des hommes est en équilibre dessus, l’autre en bas, afin de faciliter la traction de la scie. Ils sont vêtus de longues chemises blanches sans boutons, serrées à la taille par une corde, sur de larges pantalons informes.

Voix off. « Ainsi, le quotidien est héroïque. Il y a toujours quelque chose à faire, mais les citoyens sont résilients. La natalité au beau fixe pousse à construire sans cesse des logements, avec en tête la perpétuelle volonté de l’éco-responsabilité. »

Plan fixe. Un couple mixte répare un toit de chaume. L’homme, sur le toit, attrape les ballots de paille que la femme, au sol, lui envoie d’un balancement du bassin énergique. Elle porte une robe longue sans manche, d’un violet presque ultra. Un fichu de la même teinte enrobe sa tête. Tous deux, comme le précédent duo, sont chaussés de sabots.

Voix off. « Encore un bel exemple de solidarité inclusive. Hommes et femmes, sur un pied d’égalité, n’hésite pas à collaborer pour améliorer leur confort de vie. »

Succession de plans fixes, découverte du village. Près d’un enclos jouxtant une cabane tordue, un cheval à la panse gonflée, mené par la bride, emmène une fillette filiforme, toute heureuse de ce tour de manège. Ses petons nus battent les flancs du destrier. Un homme, casquette à la main, gratte sa barbiche cendrée d’une main tremblante, en mastiquant le vide de sa bouche édentée. Des poules dodelinent leurs crânes stupides, impriment leurs pattes de dinosaures dans la boue d’une basse-cour. Une chèvre se tient, saugrenue, debout sur un banc de planche. Vision de labours, de bœufs harassés, de soc et de terre réfractaire. Une paysanne bien charpentée s’approche, seau et tabouret à la main, d’une vache morveuse. Un père, chauve et moustachu, joue avec un nourrisson, sous l’œil attendri de sa génitrice. Une charrette, pleine de ballots de blé, emmenée par un canasson rustique, les masques le temps de son passage.

 

Voix off. « C’est cela la campagne, un mélange de personnalité, ou chacun trouve sa place, sans inégalité, sans discrimination. Ici les enfants se transforment en véritables fermiers. La réussite du vivre-ensemble, où collectivement chacun est unique et digne. Victoire du commerce équitable, le hameau est aussi un endroit où il fait bon-vivre, avec ses petites aventures cocasses, ses tendresses de tous les jours. Demain est déjà dans les mains d’aujourd’hui. »

 

Plan-grue. Survol de la place du village, où viennent se blottir les masures. La caméra se pose dans les branches bourgeonneuses aux articulations tourmentées d’un des épais platanes bruns, noueux et coudés, qui borde les limites de cette agglutination de foyer. L’engin fait un demi-tour sur lui-même, découvrant de vastes espaces arables, mais aussi une route sablonneuse qui se perd dans le lointain.

 

Voix off. « Le centre communal, espace ouvert où l’on se rassemble sous les arbres sacrés, pour débattre des questions primordiales, dans le respect des différences et de la liberté d’expression. Au loin, il y a encore beaucoup de potentiels à optimiser, à développer… Mais il y aussi des surprises… »

 

Plan fixe sur la route. Du fin-fond de celle-ci grossit un nuage de poussière, dans lequel finit par apparaître des véhicules noirs et tachés de terre. Des silhouettes troubles se distinguent dans le convoi : un service de sécurité à pied, costume et lunettes noires, oreillettes. Les gorilles courent lentement, encadrant une limousine. Sur le capot se tiennent deux petits fanions rigides. Contre-champ. La population, armée de pancartes de bienvenue, trésaille, trépigne à la vue des arrivants. Champ. Les véhicules se rapprochent, envahissent l’écran, dépassent l’objectif qui suit leur trajectoire. La limousine se déroule, perce la brume poudreuse comme une long phallus de goudron chromé, à peine souillé de glaise. Elle pénètre sur la cinquantaine de villageois acclamateurs, qui s’écarte à son passage avant de s’aimanter contre les flancs de la machine.

 

Voix off. « Prévenus récemment de l’arrivée du Président, les habitants ont tout juste eu le temps de mettre leurs plus beaux atours. Mais la nouvelle n’était pas une mauvaise plaisanterie. À l’approche du plus puissant personnage du pays, le représentant du peuple, ils n’en croient pas leurs yeux. Maintenant, ils exultent. »

 

Camera à l’épaule. La limousine roule au pas. Une des vitres teintées s’abaisse, le visage ricanant d’un homme se dévoile. Son bras sort et aussitôt, les ruraux se précipitent pour saisir la main manucurée et velue qui les salue. Mais l’avancée motorisée inexorable, ne leur permet que de l’effleurer. L’objectif manque de tomber contre la voiture, un vieillard perd l’équilibre en se prenant les jambes dans sa canne, se vautre dans la gadoue. Vue sur le corps trempé, mouvement montant vers un point de fuite, où le dernier pare-chocs de la caravane rapetisse en direction du hameau, cernée par la population en liesse.

 

Voix off. « Difficile pour eux de contenir leur joie. Heureusement le service d’ordre veille, afin d’éviter accident, heurts ou attaques terroristes, prêts à s’interposer pour protéger le Président des débordements. Mais tout va bien, ambiance feel-good,il n’y a que le bonheur qui déborde.»

 

Montage de plans. Le président sort de son carrosse métallique, sous les vivats, protégé par ses cerbères, qui tiennent la populace à distance raisonnable. Son rictus toujours plaqué sur sa face, il offre des saluts fugaces sans vraiment regarder où il les envoi. Plan d’ensemble sur la place, une estrade en planches grossières a été montée. Zooms sur un pupitre, un micro, des haut-parleurs tout neufs, cinq chaises pliantes rouillées.

 

Voix off. « Certains ont endossé leurs plus beaux survêtements. Ce n’est pas tous les jours qu’on a de la visite, encore moins une de cette importance. Preuve de la mutabilité des efforts, un podium biodégradable a été construit en un temps record. Couplé avec le sound-system hi-tech amené par le staff gouvernemental, la synergie est absolue. »

 

Le président monte les deux marches qui mènent à la scène, s’assoit sur la chaise centrale. Un homme et une femme en costume trois pièces se mettent de part d’autres. Les deux dernières chaises sont attribuées à un représentant du village., en chemise chamarré, et à un gros homme luisant, également en uniforme-type du cadre ou de l’employé de bureau.

 

Voix off. « Le chéri des masses monte sur les planches, accompagné de ses jeunes fidèles, la brillante nouvelle génération de consultants en communication. Présent également, le maire du village et le ministre de l’optimisation du potentiel. »

 

Plan fixe face au pupitre. Son direct. Chuchotements, toux des spectateurs. Le Président se lève, hoche la tête à droite et à gauche, s’avance à la tribune, d’une démarche de grand casoar. Le chef ovationné présente dans son visage ovale un grand nez fin, un menton prononcé, des bajoues molles, une bouche lippue, où derrière le rideau levé de son sourire, s’aligne des dents carrées et puissantes. Son crâne est dégarni, ses cheveux teints en noir. Grand bonhomme voûté aux épaules étroites, sa bedaine tend sa chemise de marque comme un sac rempli de pommes de terre.  Une fois devant le meuble oratoire, il ramasse un paquet de feuilles qui l’attends là. Le silence se fait. Raclement de gorge. Son discours débute. Il manque d’éloquence, penché sur son papier, avec l’air empoté d’un écolier pas très finaud. Peu à peu cependant, son ton prend de l’assurance.

 

« Amis de tout sexe,


L’année écoulée fut celle d’un grand tournant, économique et social. De nombreuses crises sont venues enrayer la mécanique bien huilée de notre société. Crises, maladie, terrorisme.

Actuellement, nous le disons sans honte, sans se cacher derrière de belles excuses, nous semblons reculer… Mais nous le faisons pour ensuite prendre notre élan et bondir avec plus de force en avant. 

On ne peut guère douter que l’un des faits les plus importants, sinon le plus important de notre œuvre constructive dans l’année qui vient de s’écouler, c’est notre évolution dans le domaine de la créativité du travail. Ce tournant s’est traduit par une accentuation de l’initiative créatrice et un puissant élan de travail des citoyens, qui ont su se montrer responsable et courageux.

Or, la portée de ce succès est véritablement appréciable, car seuls l’élan et l’enthousiasme au travail peuvent assurer la montée continue de la productivité du travail, merci de vous en montrer digne,

La créativité du travail, c’est ce qu’il y a de plus important, d’essentiel pour l’épanouissement de la santé sociale, et nous sommes en train d’inventer une créativité du travail nouvelle, beaucoup plus élevée.

Pénétrons-nous de cet enthousiasme, de cette volonté, de cette opiniâtreté dont dépend désormais le salut des citoyens, employés du secteur tertiaire, ouvriers, paysans, le salut de l’économie nationale.

Notre agriculture, parlons-en. Nous sommes partis de la petite économie individuelle arriérée à l’agriculture collective avancée, équitable et citoyenne, au travail de la terre responsable, éthique, humain.

Vous avez su prendre conscience de votre potentiel agraire, en être fier, partager vos valeurs avec vos proches et vos familles, pour créer un monde meilleur.

Autrefois dans ce pays, se rassemblait par milliers une foule de militants fascistes, désormais cette foule a été remplacée par une nouvelle, ouverte d’esprit, amoureuse de la paix, de la démocratie, et surtout, de l’harmonie.

Évitons de faire comme les puissances étrangères qui jouent à se faire peur au moindre prétexte pour tenir leur population dans une ambiance honteusement ludique de film catastrophe. Nous savons comment faire pour résister aux sirènes de la phobiephilie.

Vous, le sel de la terres, les femmes aux poitrines amples et nourricières, les hommes aux bras forts et infatigables, ne lâchez rien, car vous ne le savez peut-être pas, vous qui pensez n’être que les minuscules rouages d’une machine difficilement appréhendable, mais vous êtes indispensables, vous êtes forts, nécessaires et par-dessus tout, libres ! »

Tonnerre d’applaudissements. Le président ouvre les bras vers l’audience.

« Belle démonstration de caring » conclue la voix off.

Plan fixe sur le devant de la scène. De la droite du cadre, commence un défilé, de profil. Fanfare de quelques musiciens, doublée par la bande son qui en fait un hymne majestueux, ce que dément les trombones et le tuba corrodés, les deux tambours percés, la paire de cymbales fêlées et la grosse caisse qui bat manifestement à contretemps. C’est la tête en cuivre d’une longue scolopendre, qui se déroule vers l’autre bord du cadre. Derrière eux vient des porte-bannières, des porte-drapeaux, puis c’est la procession d’une statue de femme assise en papier mâché, représentant la démocratie. Ensuite, une poignée de villageois sautillant en costumes bariolés, une douzaine de bêtes, têtes basses, poussée par leurs gardiens, deux policiers, un pompier, quatre vieillards et trois infirmes à la démarche de caméléon. Six membres de la milice locale, bâtons en main, ferment la marche. Le dernier tient une chaîne de plusieurs mètres. Le cortège est passé quand le prisonnier attaché au bout rentre dans le champ.

Voix off. « La parade en l’honneur de l’Etat commence. Petits et grands, normés et différents, se sont donnés du mal pour présenter leurs respects à leurs invités de marque. La démonstration est un peu désuète et maladroite, mais elle est faite avec la sincérité du cœur, et la conformité à l’étiquette. Voici le dernier des derniers qui s’arrête : celui qui a le plus démérité au sein de la communauté civile… »

Poignets et chevilles entravées, c’est un homme hirsute d’une trentaine d’années, qui trébuche dans la terre séchée. Il porte des vêtements d’hiver, une chapka. Sur son visage embroussaillé de poils, des coupures, des hématomes, et un regard nerveux, qui regarde partout.  Il s’arrête au milieu de l’écran, visiblement essoufflé. On apporte un petit escabeau que le Président descend. Les deux hommes se font face, se dévisagent. Un paysan arrive derrière le Président, une grande hache à la main. Il se place devant lui, pose un genou à terre, lui présente l’arme avec humilité.

Voix off « Dans le cadre de la Cérémonie de Réprimande, on remet cette magnifique hache d’arme au dirigeant. Parfaitement ouvragée, cette reproduction du quinzième siècle fait plus d’un mètre cinquante. »

Le paysan enlève la chaine du coupable, puis se retire en vitesse.  Le Président s’avance vers l’homme d’un pas décidé.

« À nous deux, mon gaillard !»

La lame se dresse au-dessus de sa tête. Le pauvre puni recule tant bien que mal, avec ses fers qui brident se mouvements. Le lourd taillant de la lame s’écrase en faisant un bruit sourd, à un centimètre de ses godillots. Profitant que le Président s’échine à retirer son outil de la plaie de boue, la malheureuse cible parvient à faire demi-tour, et s’enfuit en sautillant avec l’énergie du désespoir.

« Sale paresseux, fainéant ! revient ici, pécore ! »

Camera à l’épaule, toujours en son direct. Un cercle s’est formé autour du duel. L’image est subjective, bousculée, secouée dans tous les sens. Les gens aboient, hurlent, crachent, jettent des pierres et des branchages, les poings tendus, les sabots lancés. Les dos et les épaules éclipsent par intermittences la vision de l’objectif. Sur l’herbe crasseuse, le condamné rampe sur les coudes, à reculons, terrorisé. Le Président l’insulte, le poursuit impitoyablement, sa force physique fluette lui fait toujours rater de justesse sa victime, mais l’étau populacier se resserre, avide, brulant, impatient. Alors qu’il cherche à se redresser, ses talons buttent sur l’attache en aluminium d’une remorque, il tombe et se retrouve allongé comme sur un chevalet. La caméra plonge sur lui. Le Président soulève un nouvelle fois la hache. Entre les ombres et les silhouettes, la lame frappe la pomme d’Adam du souffre-douleur, se fige comme si elle entrait dans un billot de bois. Les yeux de l’homme s’écarquillent vers le ciel et se fixent. La multitude jappe et hulule. Le Président pose sa semelle contre la face de sa proie, tire de toute ses forces sur le manche. Soudain, la hache se retire, la pression fait jaillir le sang par la gorge, en longues éjaculations d’un rouge vif, absorbées par le gazon et le tissu des vêtements. Certains bondissent sous cette douche, bouches ouvertes, mains creusées. L’homme est raide comme un pantin.

Voix off. « Sans hésitation, le Président donne de sa personne pour la synergie générale. Les gens lui viennent en aide en circonscrivant la zone de pénalité au maximum. Voici le coupable acculé, c’est le coup de grâce… Admirons la détermination du chef de l’état, qui rend un bien bel hommage à Arnulphe Sikorski, théoricien de l’effet du même nom. Une dose de pouvoir politique donnée amène certaines personnes à assumer totalement la violence de leur personnalité profonde, et à l’afficher en toute impunité devant un public. Seul de rares élus y arrivent avec autant de brio. »

Plan fixe, travelling. Une corde attachée aux chevilles, le cadavre est trainé par un tracteur qui part en direction du village, dans l’axe du soleil couchant. Bande sonore pastorale.

Camera posée à même le sol. Gros plan sur le corps étendu sur l’esplanade. Deux villageois prennent chacun un des bras. Le Président à l’aide de la hache, décolle les membres au niveau des épaules, les paysans finissent de les arracher, puis les brandissent en poussant des cris, les agitent violement comme des tuyaux de caoutchouc, et aspergent d’hémoglobine les enfants, qui se précipitent sous les gouttes comme des chiots affamés.

Plan fixe devant la rangée d’arbres. Silence solennel. Les bras sont plantés par la jointure. Ils plient mollement, doigts crispés et tournés vers le crépuscule. Leur pose n’est pas sans évoquer les autres résineux.

Voix off. « La cérémonie touche à son terme. Le Président procède lui-même à l’équarrissage. La coutume veut que ceux qui sont aspergés par les fluides bénéficient d’une grande force. C’est au tour des bambins de profiter de l’occasion, au grand amusement des adultes attendris… Un coup de pelle bien exécuté, et on fixe en sol les bras. Ces appendices enrichiront les couches souterraines, comme les autres. Le travail est terminé, le jour s’achève, il est temps de célébrer. Les premiers verres sont servis… »

Soir. La caméra grue plane au-dessus de la place. Sur l’estrade un dj passe de la musique traditionnelle remixée. Plan sur la joyeuse bande. Le Président, les conseillers, le ministre, et la communauté valide se trémoussent, se contorsionnent, les pupilles réduites à zéro. Montage de portraits dansant, heureux, insouciants. Tout le monde rit, boit, et fait la fête. La caméra jette son regard vers la lune, comme un œil observant un œil.

Fondu au noir.

 

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