Dr Dre-The Watcher
le docteur Dre, qui nous vient de Dreux (Eur-et-Loire, 28100), où il exerce la profession d’otorhinolaryngologiste, est un ancien membre du groupuscule NAO (Negros Avec une Opinion). Le temps file, il en a gros sur la patate, et il constate. « Le scrutateur ».
L’existence n’est plus la même pour les gangsters
Les temps ont changé, les ptits negros sont agés
Ce sont devenus de vieux briscards qui vont devoir échanger
Leurs places à ces noms et ces visages tout frais
Mais des choses étranges peuvent arriver dans le rap
Quand les negros sont ficelés dans l’image et les actes
Quand les negros se font flinguer et finissent dans le plastique
Emballés dans des sacs, et quand en on est là, couic
Je les ai vu venir, les ai vu s’en aller
Les ais vu s’élever, j’en ai témoigné, je les ai vu exploser
Je les ai vu s’épanouir et les ai vu devenir grand
Je les ai vu aux procès où ils ont laissé leurs dents
J’ai perdu les deux : la thune et les potos
Je suis allé à l’hôpital visiter mes negros
Partout dans le monde, c’est le même topo
Alors je m’assoie et je mate le show
Dans les endroits où j’vais
Bien des choses ont changé (l’scrutateur)
Des gens qu’je connaissais
Plus personne m’reconnait (l’scrutateur)
Mais partout où je vais
il y a des gens que j’connais (l’scrutateur)
qui ont des gens rencardés
Donc j’te suggère d’être discret (je scrute à c’t’heure)
J’ai bougé du tiequar pour de bon, ça te plaît pas ?
Les negros visent surtout les negros qu’ils peuvent pas être
Mais les negros peuvent pas toucher les negros qu’ils voient pas apparaître
Je suis hors champ maintenant, bien loin de leurs sales bras
Tu te sentirais comment si des negros voulaient ta mort ?
Tu bougerais pour sur dans une autre maison dans un autre port
Tu choisirais un autre clapier, si des negros voulais te flinguer
Je suis pas un tueur, a quel point tu te sens 2Pac-cifié ?
Je suis pas une tepu non plus
C’est soit ma vie ou la tienne
Et je vais pas me barrer, j’aime bien respirer
Negro, on peut continuer longtemps
Chargeur pour chargeur, merde, dent pour dent
Negro, si tu veux qu’on en arrive là, facile
Rappelle toi juste que tu emmerdes un père de famille
J’ai beaucoup plus à perdre que toi, souviens toi de ça
Quand tu voudras te ramener pour me piquer la place
Dans les endroits où j’vais
Bien des choses ont changé (l’scrutateur)
Des gens qu’je connaissais
Plus personne m’reconnait (l’scrutateur)
Mais partout où je vais
il y a des gens que j’connais (l’scrutateur)
qui ont des gens rencardés
Donc j’te suggère d’etre discret (je scrute à c’t’heure)
L’existence n’est plus la même pour les gangsters
Les flics sont soucieux de mettre aux negros les bracelets
Ils veulent nous prendre, nous voir morts, nous courber
Nous garder enfermé là où on a été élevé
Après ils se demandent pourquoi ce déséquilibre
Nous rend si énervé, nous fait sortir les calibres
Car chaque fois que tu sors l’animal encagé
C’est dangereux pour les gens qui ont l’air d’étrangers
Maintenant c’est une nouvelle ère pour les barons
Les crapules et les blancs-becs qui vivent parmi nous
Nous zieutent de haut et nous appellent darons
Je peux pas m’empêcher de me rappeler qu’avant c’était nous
Negro, c’est nous qu’avons commencé !
Et c’est leur putain de façon de me remercier ?
C’est marrant comme le temps passe
Quand je le regarde, je m’amuse ma race
Dans les endroits où j’vais
Bien des choses ont changé (l’scrutateur)
Des gens qu’je connaissais
Plus personne m’reconnait (l’scrutateur)
Mais partout où je vais
il y a des gens que j’connais (l’scrutateur)
qui ont des gens rencardés
Donc j’te suggère d’etre discret (je scrute à c’t’heure)
(2001. Paroles : Andre Young/Marshall Mathers. Trad/adaptation plus qu’a l’arrache : Roi Vinzook)
