Prout mental matinal (14/07/2018)
Prout mental matinal
Quand on s’ennuie, souvent, souvent on imagine
Dans les nuages des choses, qu’on subodore
Des formes dissolvées dans le mouvement des corps
Celeste. Pas besoin de benzodiazepine.
Il n’y pas de folie à se donner pour gâche,
De s’allonger par terre et d’ouvrir grand les yeux
Voir que le monde est là, que le ciel est bien bleu
Celui qui nous dit fou mérite un coup de hache
Mais ça suffit. Le cri d’un gabian trapéziste
Précéde la vision d’un goéland faché
Qui strie un bref instant la minute passée.
Celle qu’on ne voit pas mais qui soudain rend triste
« Jette-toi ! » tu te dis, « tu es laid, et tu pues
Tu n’auras plus le temps de reussir tout ça. »
T’es maudit, c’est trop dur, non mais regarde toi
Trainer dans un sous-sol et errer dans les rues ! »
La pensée est subite, le cerveau nous démange
Quelque chose croque notre cortex sain
ce n’est pas nous, pourtant ça vit en notre sein
Non, c’est partir trop loin, notre esprit on dérange .
Comme des nuages nous diluons nos teintes
Sans arrêt nos couleurs se font et se défont
Aurore boréales de nos âmes de fond
Émanation gazeuses, mouvantes, disjointes
A force de gamberger, voici venue la nuit
La tête s’enfonce dans un moelleux coussin
Au cosmos du jour se substitue les dessins
de créatures noires, difformes, abatardies.
Une sarabande d’idées blasphèmatrices
caracolent, sauvage, dans les linéaments
ténus de nos synapses. La fuite en avant
S’impose à nos pulsions, honteuses et complices.
Tout est relatif dans cet étrange monde
Fabriqué de chimères, de fantasmes interdits
trop inconcevables pour être nommés ici
Dans la prison psychique les tourmenteurs abondent
L’ennui est de retour, meme dans l’univers
Privé, confortable, de notre petit moi
Il est partout vainqueur, proteiforme roi
Tous les nuages en l’air ne pourront rien y faire