Soudain sans prévenir
Soudain sans prévenir
me reviens l’inertie
estropiante
des éclopés
aux jambes tordues
moins qu’humain
et hideux
Effrayé par la vie
comme d’autres redoutent la mort
hantant les rues carrées
ver trainard
en rempant du moignon
les vivant passent auprès
vêtus
de Fripes et de nippes
de griffes dégriffées
dans un tourbillon
de chiffons et torchons sales
sur les corps secrètement
monstrueux
perclus de marques
et de verrues
maladives
qui ne se disent pas
Au milieu de la grande ronde de vêtements bariolés
Vernissages à faire regretter les geysers de sang,
les lentes invocations
impies
appelant des entités dévoreuses de mondes
matériels,
les spirales étoilées dans lesquelles s’aspirent
les champs de blés
les chants dans les vastes vallées sans pylônes
D’autrefois
Et toujours
Fossoyeurs des mots
charognards de traditions primales
Les corps-récipients
véhicules en peaux de porc
ou de chien
bramant à qui mieux mieux
les cultes électroniques
de leurs dieux arriérés
et surconsommés
aussi impuissant que moi
dans ce cauchemar de mort vivante
nous réduisant
en cylindres de pâtée vendable
dans ces regards où percent
les esprits tapis
et sans sexe
les pauvres enfants crasseux des bourgeois
qui ont escaladé les crânes
quand le peuple est devenu la masse
dans laquelle je me suis noyé
voici les goules barbues et chignonnées
se trainant le long des murs dégoulinant
de slogans gazeux
avec des evangiles
de pop culture
Il y a t’il seulement un horizon
par dela la plaine
et mon cerveau in-rentable ?
Je le répète encore
véhicules de viande
habités d’une électricité
Des véhicules de viandes
differents sexes
différentes couleurs
la meme électricité
la meme électricité
friable
génératrice
de l’insupportable
état de vieille
que même
les psychodysleptiques
ne peuvent calmer
(dédicace à Antonin)
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