Tournée Lo Elektrolux 2005. Partie 2.
Autant le dire tout de suite mes souvenirs sont déformés, martelés, donc je me baserai en grande partie sur l’excellent journal qu’avait tenu Tom, le chanteur de Lo (et romancier extraordinaire), ainsi qu’aux notes dégoulinantes d’acide ajoutées par Cédric Trolux. Le reste sera vague, bricolé, inventé. Si ce manuscrit survit plus de deux semaines, les archéologues du futur (s’ils comprennent encore cet alphabet) seront prévenus : ce n’est pas tout à fait vrai.
On est arrivé à Carry-le-Rouet la veille du départ, chez Isa et Yann. On dormirait sur place, pour pouvoir partir le lendemain à la fraiche. Il y avait de la route jusqu’à Lauzerte, et la route, c’est fatiguant. Ça raidît les muscles et l’âme. Le couple habitait une belle villa qui donnait sur une crique, genre baie des pirates de Tortuga.
Frétillant comme un exocet, j’avais hâte de prendre la mer. D’ailleurs le reste de la bande devait me trouver un peu trop frétillant. Eux, c’était déjà des briscards, calmes et posés, moi j’étais tout frais, foufou comme un chiot. Et paranoïaque comme un jeune homme de vingt-quatre ans, au lobe frontal pas fini. Je croyais encore que la vie était un film, sursaturé d’animes, remplie de songes creux, caverneux comme des grottes de Lascaux. Plus je voulais paraître sérieux et cool, plus je me sentais bête et hystérique. Ça m’a toujours hanté, le besoin de faire partie de la meute, mais je me suis toujours senti dysfonctionnel, d’où ma maladresse, ma spontanéité idiote, et mes blagues pas drôles. C’est exagéré, la tribu Lo-Elektrolux était composée de gens extrêmement gentils et bienveillants envers moi. Les mentors parfaits, que j’étais prêt à suivre comme un disciple zélé. Présentation de l’équipage :
Isa était une grande fille filiforme aux cheveux courts, toujours prête à offrir son sourire . Sur scène, elle avait le demon, elle chantait comme si sa vie en dépendait, dansait, hypnotisait les foules.
Tom était l’autre chanteur. Comme Isa, d’une imperturbable bonne humeur. Heureux, je suppose, d’être un troubadour on tour. Tom et moi on percutait bien, il m’appelait dude, parcqu’on était tout les deux fans de the Big Lebowski, et ma réputation de tête de beu avait depuis longtemps débordé de l’hôtel de la musique. C’était aussi un auteur, qui avait sorti un livre, voire deux, en fait trois, chez l’ecailler du sud. Trois vrais livres, à compte d’éditeur. Je lui vouais par conséquent un respect immense, qui demeure intact aujourd’hui.
Yann, le guitariste de Lo, était un brin réservé, également brun de fourrure. Il avait concocté la tournée. Comme tout musicos de talent, il méditait ses plans, et les tentait. Il avait affûté son jeu, son son, ses riffs. Ses coups de médiatior découpaient les accords comme un diamant le verre. Discret mais n’en pensant pas moins, à mes yeux figure de sage autorité, c’était le capitaine du navire, calme et courageux, menant toujours son bâtiment à bon port. Il fumait de temps en temps un petit pet’ de shit, que moi, sans rien en poche (et sans vergogne), lui grappillait à chaque occasion.
Cedric, le guitariste chanteur d’Elektrolux, était un type d’une grande culture et d’une grande coolitude. Le genre de personne qui sera toujours plus cool que toi, parce que toi, tu dois travailler ton cool, alors que pour ces gens-là, le cool coule dans leur veines, ils n’ont pas besoin de se forcer. Du coup, il m’impressionnait vachement, comme un Laird écossais. Beaucoup d’esprit, beaucoup de classe, dans l’attitude et dans la sape, et si magnanime que, me voyant assoiffé de connaissance, il n’hesitait pas à me donner de ci de là, des gouttes de son savoir. C’était la bonne technique. Il attisait le feu plutôt que remplir le vase. Grâce à Cédric, j’ai écouté de la musique grecque antique, sauté à pieds joints dans Antonin Artaud, appris des tonnes d’anecdotes sur le rock’n roll et plein, plein d’autres choses . Mon Tomata du Plenty.
Eric Trolux, c’était un grognard. Jeune, il avait été dans les Singh, un groupe mythique de Marseille. Il me rappellait Matwis, par son côté pince-sans-rire, il m’éclatait avec ses vannes précises comme son jeu de basse. Celui-ci était élégant, dansant, un epitome de new-wave, de punk et de funk. Ses lunettes lui donnait un petit aspect Klaus Flouride. On le charriait un peu à cause des motifs extravagants de ses chemises. En louchant, on pouvait voir des images en 3d. Faibles taquineries. En réalité, ses chemises étaient magnifiques.
Xavier était le nouveau bassiste de Lo. Débonnaire et chevelu, il filmait notre épopée avec un appareil photo/caméra. Ohlala, c’était le jurassique les enfants ! Les stégosaures couraient dans les champs, on avait pas inventé l’organe portatif que vous appelez smartphone : le téléphone intelligent à votre place. Je n’avais même pas de téléphone portable. Les ptérodactyles ne me repéraient pas.
Mes compagnons de bord travaillaient tous à côté, moi j’étais encore dans la phase où je croyais que je parviendrais à vivre de la musique, mouahahah, elle est bien bonne… Alors que je les regardais dans le séjour de Yann et Isa, je me rendais compte que c’était juste des gens normaux, simples et sympas. La rockstar dépravée, le punk nihiliste, c’est juste du mythe, et en vrai c’est un genre de personne très désagréable à côtoyer. Il n’y a que dans les comédies de situation que le personnage du dingo ignoble est amusant. D’abord parce qu’on ne vit pas l’épisode avec l’etron humain de la piece, ensuite parce qu’il y a des rires enregistrés. Etre un butor avec tout le monde ne vous rend pas plus génial, juste détestable. Je développerai dans un autre texte.
On a mangé, on a bu, j’ai du ingurgiter trois litres de Coca. L’alcool ça ne me branche pas. Ça me fait juste dormir et déprimer. Ça ne débloque rien, ou plutôt si, ça débloque le Vinzo triste et indifférent. Jamais ne me sens-je aussi seul que parmi un parterre ivre. J’envie l’ivresse joyeuse, j’envie de pouvoir se bourrer la gueule sans fin, j’envie de croire que toutes les idées qui sortent de nos chewing-gums cérébraux à cet instant T sont géniales. J’aurais été insouciant, plutôt que de faire une indigestion de questions existentielles. Dans le cas présent, l’équipe a dû tout au plus boire quelques bières, mais je profite de ces lignes pour placer ça ici, comme ça, c’est fait. On est simplement allé se coucher.
Le lendemain, tôt, on est parti en convoi de deux voitures, chargées à blocs de matos. Une bande à la Scoobydoo, avec moi dans le double role de Sammy/Scooby. J’avais l’impression qu’on était une bande de colons sur le chemin de la Californie. À chaque arrêt, souvent, on changeait de places dans les voitures. Les deux étaient à Yann. L’une d’elle était son véhicule de fonction, donc il conduisait tout le temps. Lui ne lâchait pas le gouvernail, son titre de capitaine n’est pas usurpé. On écoutait des cds gravés, c’est préhistorique mais c’était top. Faut pas exagérer non plus, nous ne sommes pas vieux au point d’avoir connu les rouleaux de cire des auto-grammophones dans les premières automobiles à vapeur. Mais le principe était similaire : on insérait un truc dans un machin pour que ca vibre, comme la copulation. Et ça vibrait sa race. Il n’y a pas dû avoir un kilomètre sans musique. On échangeait, on écoutait, on débattait. Yann n’aimait pas FEAR, Cédric si, ça donnait lieu à de passionnants exposés sur l’histoire et la vénération du rock.
Et puis Lauzerte. Lauzerte Tarn et Garonne, entotillée autour d’un promontoire. Premier port, première étape. On a erré un peu dans le village médiéval, qui était désert. En d’autres temps, il y aurait eut des mules, quelques chevaliers, des moines, et des tas de manants. L’endroit où on jouait s’appellait le Puit de Jour, et en effet, au milieu de la vaste pièce de pierre, la lumière tombait, faisant un cylindre doré jusqu’au sol. Celui qui se mettait sur ce point semblait touché par la grâce. Le proprio était sympa. On s’est installé. Une journaliste de la feuille de chou local est venue nous voir. Elle avait écrit un papier sur les groupes, mais ne les avait pas écouté. Sur le coup, ca m’avait choqué. Yann itou. Maintenant, ça ne m’étonne plus. On ne parle jamais de ce qui est vraiment important, on se dépêche de boucler le truc, quel qui soit, pour se dépêcher de larver en slip ou d’aller boire des godets. Quand je pense qu’un de mes rêves, c’était de devenir journaliste… du XIXeme siècle… On avait décidé qu’on alternerait l’ordre des groupes à chaque date, c’est Elektrolux qui a attaqué. Les collègues étaient de vieux loups de mer, moi, je n’avais pas le mal de mer. Bon rodage, bonne perf. Ensuite Lo est passé. Au bout d’un moment de concert, une brume à commencé de se diffuser. « Tiens, ils y a une machine à fumée », on a tous pensé. En fait, ce n’était pas de la fumée, c’était les trépignements de Tom et d’Isa qui soulevaient la poussière sur la scène. Toute la bande était à fond, la jauge d’énergie au maximum pour la première . Yann et Cédric se désossaient, Xavier et Eric tenait la baraque comme des russes de montagne.
Je jouais comme avant que je ne vrillasse, c’est a dire bien, avec de l’or peint sur les bras. Depuis la colère s’est installé, et je suis devenu mauvais joueur, c’est a dire n’aimant pas perdre, capricieux, méchant, énervé mal à propos. Ce que j’ai toujours été, mais qui avait épargné ma pratique du rythme. Avant d’être un John MacEnroe total, je jouais en moulinant, en absorbant, en regurgitant et en aimant ça simplement, sans calculer, avec l’ingénuité d’un huron. Bah… Ceci est une autre histoire. Ce soir là, on a vu que la config de secours, avec un batteur commun, fonctionnait.
Le Puit de Jour, on y est repassé avec les Nitwits, je ne sais pas si ça existe encore, j’espère que oui.
Il y a eu un peu de monde, pas la folie, mais pas le Sahara non plus. Difficile de se rappeler. Si je m’en réfère au notes de Tom, on était content, la tournée commençait sous de bons auspices, le show tournait, tout le monde assurait sa partie. La bande son qui passait dans le bar était cool : hétéroclite et homogène à la fois, le secret d’une bonne liste de lecture. Ça passait sans transition des Stooges à System of a Down, D’Elvis à Motorhead. Lorsque les coffres ont de nouveau été rempli, on est parti dans la nuit, direction Toulouse. On a dû bavasser pendant une heure et demie, avec le ronron ouaté du moteur en sourdine, et les herbes embusquées sous les réverbères. L’obscurité alternait avec des tipis de lumière, régulièrement posés sur le bas côté. Parfois, une borne, parfois un panneau pour un lieu qui, sur le moment, paraissait spectral, et invitait vers des lieux, des directions, des réclames, tous hantés. Les carcasse de maisons dormaient paupières closes, de temps en temps passait un autre véhicule, auréolé comme une luciole. La route, la nuit, c’est un itinéraire dans l’au-dela. Celui de Dardano Sacchetti. Blême, pétrifié, infini, inconnu. On murmure pour ne pas réveiller le soleil. C’est le royaume des chauves-souris. Doux moments de solitude partagée.
Arrivée à la Ville Rose, on a été hébergé par les membres d’un groupe de rock qui s’appelait WOK. De ce que je compris, il avait des connections avec 16 Horsepower, formation menée par le pasteur itinérant David Eugene Edwards. C’était folk, c’était rock, le chanteur guitariste américain, assis, psalmodiait des prières fragiles et dévastatrices comme des saintes grenades d’Antioche. Sacré mais fatal. Plutôt prestigieux comme contacts. On était tous vannés, mais autour d’un verre, le reste de la formation nous attendait. Nous voilà donc avec Patrick, Isabelle, Jean et Bud. On a trinqué une ultime fois. Le comité d’accueil nous donna la primeur de son nouvel album, qui venait de sortir des presses à Genève, c’était carrément bon.
C’est fou, toutes ces belles galettes, géniales et non referencées dans les registres du grand public. Peut-être un jour on vous retrouvera, les injustes oubliées, remplissant une fosse plus grande que celle des Mariannes. vous aurez la saveur d’un vin d’exception. WOK, Lo, Elektrolux, 16 Horsepower, les Frottis de l’Espace, (ami lecteur, complète ici avec tout ce que tu veux), etc. etc. Mais où sont tous ces noms, sinon dans les musées délabrés des boîtes crânienne de ceux qui les ont fait vivre, et celles de quelques copains-copines qui pendant un instant, ont frôlé du bout des doigts la peau du Rock ? Disparus ? Non. Gravés et gardés quelque part, existant encore. Vivants prêts à ressusciter. S’il vous plaît, Raptor Jesus, roi des claquettes, faites que la fin du monde ne les emporte pas.
On a bu un verre ou deux (j’ai du siffler du coca), papoté, puis on est allé dormir.
La journée du lendemain s’est passée dans la bonne humeur, le moral était au beau fixe. Taquineries. Je pioche dans les anecdotes glanées par Tom : Le binôme Elektrolux déclamait à qui voulait l’entendre qu’à chaque fois que Yann faisait un solo, il se tournait dos au public, et vice versa. Question : Yann faisait-il automatiquement un solo dès qu’il tournait le dos au public, où fallait-il qu’il se detournât obligatoirement du public pour pouvoir exécuter un solo ? (je soupçonne un perfectionnisme latent. Ou une simple tortisolite). Problème-casse-tête-blague-privée typique de tournée. Eric annonce qu’il a été nommée meilleur bassiste du monde par un échantillon de une personne. J’ai prêté mon t-shirt manches longues à Cédric, qui avait un peu froid, mais horreur, c’en était un de Slayer. Ayant horreur du Thrash, mais n’ayant pas d’autre choix, il a été obligé de le porter. Il était chouette ce vêtement pourtant : un squelette demantibulé en pentagramme qui s’accrochait tant bien que mal sous le nom du groupe. Menaçant. Violent. Noir. Joli, quoi. M’enfin. Les goûts et les couleurs, hein… Un malicieux a réussi à prendre une photo de ce rendez-vous contre-nature. Impossible de remettre la main dessus depuis. Dommage, ce cliché valait de l’or (je découvre, en relisant le journal de bord, que la pièce à conviction a été enfermée dans un coffre-fort doublé de plomb, puis jeté à la mer. Flûte.)
Le soir, on jouait au Fairfield Café, tenu par un indifférent taulier, baptisé Harvey Teckel par le sarcastique Cédric. Pas très aimable, le bonhomme. Preparez-vous, jeunes musiciens prêts à prendre la route, vous en trouverez pas mal de ce profil là : le type « vendeur de bière ». Le caractère du personnage est contenu dans son titre. Des joueurs d’instruments, il en a trop vu, et si par hasard, la musique était sa passion au départ, elle ne l’est plus depuis longtemps.
La salle était à l’image du monsieur : c’était plus un bar qu’un club. Seule la batterie tenait sur la scène, fourrée dans un coin, Les frères et soeur d’armes devaient se contenter de jouer par terre. Installation, balance, repas, attente. On a commencé avec Lo. Je me laissais couler en lave dans le moule des chansons, je passais un bon moment : j’écoutais des morceaux dont j’étais fan, et j’avais le pouvoir de bidouiller un petit peu la rythmique. Je faisais tout pour améliorer ce que je voulais, mais c’est difficile de s’élever au niveau du concepteur initial de la partie, alors je me contentais de donner ce que j’avais le plus en stock, de l’enthousiasme, tout en regardant s’agiter mes compagnons. Du point de vue du batteur, on voit surtout des dos, sauf Yann quand il faisait un solo. Je plaisante. La sueur rend poisseux et puant, mais on est au centre du cercle primordial, celui qu’homo sapiens créait il y a des millions d’années, en hululant avec ses potes, car ils sentaient un besoin mystique d’hululer. Le mystère des chants, des cailloux frappés sur le sol en cadence, les notes produites avec des ustensiles de fortune, ça lui faisait dresser les poils de ses épaules jusqu’à ses panards, et la sensation était si agréable, qu’aujourd’hui on continue encore. C’est plus sophistiqué, mais c’est idoine. Dans ces moments de mathématiques appliquées, on résonne en cadence avec Dieu-sait quel mouvement de l’univers. Il y a comme une vibration de la matière. C’est bonnard.
La durée du show est un moment suspendu où les secondes durent des heures. Comme j’avais deux sets à tenir, on peut en conclure qu’a la fin, je sentais la chaussette de footballeur. Oui. La vieille chaussette, qui a couru longtemps.
Il devait y avoir une quarantaine de personnes, amis de WOK compris. Patrick à la console, Isabelle dans la danse. Les concerts ont été parfait, donc pas tout à fait. Lo avait encore plus la patate que la veille, la pédale de Yann crachotait, Isa était partout. J’ai peté le tilteur du charley (le bitoniau qui fait que le hi-hat supérieur se soulève quand on appuie sur la pédale), quelques minutes d’ange qui passe et de mouche qui vole. Après ça, Tom a eu un peu de mal à se remettre dedans, mais Yann est venu le recouvrir d’un baume de riffs bien gras, ça lui a redonné du cœur à l’ouvrage. On a eu un second souffle, plus de gnak. Le set se rôdait, devenait à chaque fois plus rapide, plus précis, plus efficace.
Avec Elektrolux, on a eu plus de mal à capter le public, mais après « Laundromat », on a fini par l’attraper avec le lasso électrique, les jambes se sont déliées, la spasmes ont pris le dessus. Eric tenait sa basse comme une mitrailleuse lourde, Cédric chantait en russe, « nous sommes le dernier groupe de l’ère soviétique ». Les morceaux se sont enchaînés sans pitié. Acclamations. La double affiche avait tenu ses promesses de qualité. Un patron de label à même approché Lo. Mais c’était déjà la crise, ma bonne amie (c’est depuis TOUJOURS la crise). Le cd se crevait, le mp3 s’installait. Paradoxe, le vinyle avait été assassiné par le compact disc, et aujourd’hui, elle est revenue, la galette noire, comme un momie sortie du sarcophage. Et pareillement à l’embaumée, on l’admire, on la conserve, on la collecte, ça coûte cher. Ce sont toutes les deux de beaux objets. Avant les prochains supports ou revival… (Jetez donc un coup d’oeil à mon bouquin « Serat », ca en parle aussi. Pub Pub Pub. Un classique indémodable à prix modique. Pub Pub Pub.) Bref, pas de chance pour Lo, comme des milliers d’autres groupes, ils méritaient d’être signés, et ne l’ont pas été.
Après le concert, Cedric retrouva un ami, Charles, et Eric, Jeff, qu’ils n’avaient pas vu depuis longtemps. Il s’échangea des histoires sur l’âge d’or et la faune de Marseille dans les années 80.
C’était à la fois pittoresque et tragique. Toute cette jeunesse qui pensait que se défoncer, c’était romanesque, où qui se faisait simplement avoir lors d’une expérience non prévue. À l’heure ou les survivants parlaient, ils étaient quasiment tous morts. La seule empreinte qu’ils laissent maintenant, c’est un peu de sels minéraux dans le sol. Ils recouvrent les précédents, et attendent d’être recouverts par les nôtres. On a remplit les boîtes. Demain était déjà là. Prochaine étape : Thiers.
(Suite et fin dans la dernière partie. Photo de gauche à droite : Tom, Yann et Isa. Un bout de Vinzo dans le fond.)